Deuxième paiement

Cela faisait une semaine que j'avais prévu de donner le deuxième et dernier paiement à Veronica ou à Sélène. J'avais déjà préparé le chèque avec le montant qui se trouvait être assez élevé. Je le mis dans une enveloppe avec écrit "Dernier paiement concernant l'Affaire Grimm".
Je courus jusqu'à Mars Investigation pour éviter de croiser trop de personnes. Je n'avais pas envie d'attendre que ça soit à mon tour. Il y avait peu de chance qu'à une heure si matinale, il y est quelqu'un, surtout que c'était les vacances.

J'arriva enfin devant M.I. et j'entra. D'ailleurs une sonnette annonça mon entrée.

*Tiens ?! C'est nouveau ça ? A moins que je n'y ai jamais fait attention ...*

Je m'installa dans la salle d'attente, entendant qu'une voix féminine parlait. Elle devait être au téléphone avec un client ...

Veronica était repartit à New-York, au FBI. J'étais seule dans l'agence pour la semaine et j'avais plus ou moins prit place dans son bureau pour répondre au téléphone.

Après l'un de ses inombrables coups de fils, d'une femme angoissé demandant la filature d'un mari qu'elle pensait infidèle, ou d'un homme qui soupçonnait sa compagne de le tromper avec son meilleur ami, je raccrochai. Il me semblait avoir entendu la sonnette de l'agence retentir.

Je jetai un coup d'oeil dans le couloir et y vit Meryl qui attendait, assise. Je ne l'avais pas revu depuis la fin du bal anges et démons :

- Salut Meryl !

Elle tourna la tête et se leva. Je lui fis signe de me suivre dans le bureau puis m'assis dans le large fauteuil de Veronica :

- Tu vas bien ? Je peux t'aider à quelque chose ?

Après un instant d'attente, Sélène montra le bout de son nez. C'était la seule ici, ce qui ne m'étonnait pas après tout, puisque Veronica était à un stage au FBI paraît-il. Elle avait de la chance et je l'enviais même, mais n'en a rien montré. Je regarda, avec dégoût, le fautif : mon épaule, avec une jolie cicatrice ... Après avoir jeter un coup d'oeil à mon épaule, je fixa, à nouveau, Sélène, sourire aux lèvres.

- Salut Sélène !

Une fois qu'elle fut assise, je lui tendis l'enveloppe avec le paiement. Quand elle l'a pris, je m'asseya à mon tour, de l'autre côté du bureau.

- C'est le deuxième paiement que je devais à Veronica. Au début de l'enquête, tu ne l'aidais pas, alors j'ai rajouté un supplément pour toi ... Je pense que cette une somme confortable ...

Nous allons dire que j'ai été généreuse ... Mais mon affaire m'avait mis en rogne et il fallait récompenser ceux qui m'ont débarassé de certaines personnes qui gênaient ma vie personnelle ...

D'ailleurs, je me voyais bien aller rendre une petite visite à cette chère Candice et à son Harry ...

Je souris en prenant l'enveloppe, et la posa machinalement à côté de moi. En réalité, mon coeur s'était légèrement accéléré à l'idée de ma vrai première paye d'un client. Jusque là je percevais le salaire normal d'une assistante de Veronica. Jamais encore un client ne m'avait associé à la résolution d'une enquête, ce qui était inévitablement un plus sur salaire, la partie variable d'un revenu. J'allais pouvoir augmenter mon niveau de vie, ce qui n'était pas un luxe, et peut-être prendre mon indépendance. Tâchant de masquer toutes mes pensées, je répondis :

- L'important soit que tu ai eu tes réponses ! Comment te sens tu ?

Une flamme brulait dans le regard de feu de Meryl. Cette fille était un volcan endormit et j'avais l'impression que Candice avait réussi à le réveiller.

Sélène paraissait rêveuse un court instant. J'haussa un sourcil, me demandant ce qui pouvait bien se trâmer dans sa tête. Malgré tout, elle revint à elle et me demanda comment je me sentais. Je souris, que faire d'autre, un sourire, hélas, peu honnête. Légèrement attristée, non, énervée, par la confiance aveugle dont j'avais fait preuve envers Candice. Cette dernière avait réveillée en moi le démon qui n'attendait que son retour. j'avais une âme de "tueuse" maintenant. Ma mauvaise humeur avait atteint un point impressionnant. Cependant, je retins cette pensée noire et tenta de me montrer la plus agréable possible. Après tout, Sélène ne m'avait rien fait.

- Je vais très bien. Surtout depuis que mon affaire est close. Mais je tâcherai de ne plus faire confiance aussi facilement ... En ce qui concerne mon épaule, j'aurai dû rester à l'hôpital un peu plus longtemps ... Mais j'ai sur convaincre les médecins ...

Un petit rire s'échappa, en imaginant ce qui s'était passé ...

FLASHBACK

Après être arrivée à l'hôpital, j'étais "passée à la casserole" pour que les médecins enlèvent la balle qui s'était logée dans mon épaule. L'opération était rapide et personne n'était inquiet. La balle n'avait pas fait de gros dégâts. On m'installa, ensuite, dans une chambre, seule, et heureusement. J'eus le droit à une visite d'un médecin, après que je me sois réveillée.

- Vous devrez rester deux voir trois semaines dans cet hôpital. Le temps de vous rétablir.
- Mais je suis en forme ! Je veux sortir ... Je ne peux pas rester ici !
- Vous avez la télévision ...
- Mais je n'en veux pas ! Laissez-moi, je vous dis !
- Soyez raisonnable ... Faîtes un effort ...

J'avais accepté mais avais mis l'humeur, du service médical, à rude épreuve. Plus le temps passait, plus j'étais exécrable et ne pouvais plus tenir en place. Je ne faisais que gesticuler dans tous les sens.

Voyant que ma santé était au meilleur de sa forme, ils m'autorisèrent à sortir après une semaine et demi seulement. Par contre, interdiction de faire un surplus d'effort pendant deux mois. Je devais, maintenant, éviter de porter quoi que ce soit avec le bras droit blessé et devais être aider pour m'habiller. Inutile de préciser que je continuais à me débrouiller seule, tête de mule que je suis.

FIN DU FLASHBACK

Après ce flashback, je releva ma têtepour regarder Sélène.

- Je t'avouerai que j'ai envie d'étrangler Candice et Harry pour ce temps passé à l'hôpital ... A cause d'eux, je dois porter un maudit bandage ... Ne plus conduire ... Bon, ça, il vaut mieux peut-être ...

*Je suis un véritable danger public quand je conduis ...*

Mon sourire restait, à présent, sans amertume. Je préférai ne pas me détruire pour des personnes qui ne valent pas grand chose. La vie continuait apès tout ...

- Et toi ? Tu vas bien ? Tu dois être épuisée ...

Les réponses de Meryl trahissaient son énervement, malgré l'effort qu'elle faisait pour rester calme et souriante. Elle était fatiguée, énervée avec une envie de vengeance.

En tant que détectives, Veronica et moi ne pouvions plus rien pour elle. L'enquête avait été confié au Sheriff Mars, et un mandat d'arrêt avait lancé contre le petit ami de Candice Felini.

En tant qu'amie, j'aurais pu dire à Meryl que la vengeance n'apportait que des ennuis, notamment d'ordre judiciaire. Mais cela n'aurait servit à rien. Meryl me répondrait sûrement que je ne sais pas ce que ça fait de voir son petit ami assassiné... Ce qui ne serait pas entièrement vrai, étant donné que mon ex, Anton, avait été assassiné par un chef du cartel de la drogue à Mexico... Mais ça ne serait pas complètement faux non plus. A cette époque je n'étais déjà plus avec Anton et mes sentiments pour lui n'étaient plus que quelques souvenirs doublés de blessures en train de cicatriser.

Je ne ressentai aucun désir de vengeance, comme Meryl. Et puis je sentais qu'actuellement rien ne pourrais l'arrêter. Je repris donc le cours normal de la conversation :

- Ca va, je tiens le coup. Mais il me tarde que Veronica revienne à plein temps. Je serais également moins occupée par le NN lorsque les cours auront repris.

L'accumulation de mes postes, de rédactrice et reporter au N.N, et d'assistante de Veronica, me fatiguait mais ne me pesait pas tellement. C'était une manière comme une autre de fuir mes parents, qui ne m'avaient toujours pas pardonné mon mariage éclair à Vegas !

Sélène n'inssista pas davantage. Elle devait avoir compris mon état mental du moment ... Elle suivit donc, naturellement, le file de la conversation.

J'acquieça, compréhensive. Je trouvais que Sélène ne devrait pas tant travailler. Ce n'était pas que j'étais feignante, bien au contraire, mais je voyais que tous ces petits boulots, qui s'aditionnent, sont fatigiants pour une seule personne.

- Tu devrais mettre la pédale douce ... Heureusement que Veronica revient et que les cours recommencent ... Mais comment vas-tu gérer le travail ?

Je me demandais comment elle faisait, avant les vacances. Ce qui était sûr, elle ne pourra pas tenir indefinimment. C'était humainement impossible.

Je souris. Je devais avoir l'air plus fatiguée que je ne croyais pour qu'elle me demande ça :

- Je vais travailler moins au Neptune News. J'avais pris un poste en plus pour l'été, mais c'était temporaire. Je redeviendrai ta cruelle rédactrice !

Je souris à Meryl avant d'ajouter :

- Mais tu as peut-être raison, je devrais sûrement ralentir... Sauf que... J'adore ce que je fais !

Je n'envisageai pas une vie sans passion. Or j'étais passionnée et j'avais envie d'aller au bout des choses !

- Et puis je compte prendre l'option journalisme à Hearst alors l'expérience du Neptune News sera un plus considérable !

J'avais déjà discuté avec la directrice qui était d'accord pour me garder le temps de mes études, et sûrement pour m'embaucher à la fin de ma scolarité. Je comptais assez sur ce poste et je voulais me donner tous les moyens nécessaire pour y arriver.

- Je serais sûrement obligée d'abandonner M.I un jour où l'autre... et le plus tard sera le mieux !

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