Menace

Lorsque j'avais parlé à la police de mon problème, personne n'avait voulu m'aider. Tout le monde me disait que cela ne servait à rien de m'inquiéter. Or, à l'école, tout le monde parlait de Veronica Mars, une amie de Lilly, que j'avais rencontré au bal de Noël. Selon les élèves cette fille était capable de résoudre des enquêtes et surtout celles dont la police refusait de s'occuper.

J'entrais donc pour la première fois de ma vie chez un détective privé. D'accord, je suis bête de trouver ça vraiment épatant... J'ai honte...

Véronica était assise devant un Mac et j'étais contente de la trouver elle, car paraitraît-il qu'elle travaille avec son père. C'est plus facile de parler avec quelqu'un de mon âge.

- Salut... Véronica?

Je pianotais sur mon ordi quand quelqun entra, je m'empressa de réduire ma fenêtre internet et leva la tête. Le visage de la fille devant moi me disait quelque chose mais je n'arrivais pas à me rappeller...

-Oui c'est moi, tu peux t'asseoir

Apparement elle se souvenait de moi, j'avais un peu honte et décida de la laisser parler

- Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je m'appelle Candice...

Je ne savais pas vraiment comment je devais lui parler...

- Voilà, en fait tout ce que je vais te dire doit vraiment rester entre nous. S'il te plaît...

Je laissais mes lunettes parce que raconter ce que je n'avais jamais raconté à personne,à une inconnue, était difficile pour moi et je ne voulais pas qu'elle voit que mes yeux étaient humides.

- Tu sais je viens d'arriver à Neptune. Je suis restée un semestre à Brown et tout s'est bien passé sauf que... enfin je ne suivais pas en cours et quand la direction a remarqué que je sortais dans des boîtes sans avoir vingt et un an, ils m'ont foutu dehors. C'était une école très select et j'imagine que je ne faisais pas partie de leurs habitués. Je n'ai pas osé rentrer tout de suite car mes parents auraient été furieux. Je ne voulais pas qu'ils m'envoient de l'argent alors que je ne faisais plus rien. Je ne dépensais pas ce qu'il m'envoyait et pour pouvoir subvenir à mes besoin...

Je respira un bon coup, histoire de me donner du courage.

- J'ai commencé à danser dans une boîte.

J'avais vraiment envie de pleurer.

- Biensûr, pas un truc hard, je ne me déshabillais pas, ni rien... Mais tout de même on avait quelques admirateurs, enfin je dirai plutôt des mecs bizarres qui nous aimaient bien. On recevait des cadeaux... je n'ai jamais rien accepté. J'ai commencé à recevoir des lettres super inquiétantes et je me suis dit que je ne pouvais pas continuer ainsi. J'ai avoué à mes parents que j'avais raté Brown et je suis rentrée en pensant laisser cette période de ma vie derrière moi. Mais depuis deux jours... je recommence à recevoir des lettres étranges.

Je sortis de mon sac à main, trois lettres et les tendis à Veronica.

Quand Candice me dit son prénom je me rappelais maintenant où je l'avais vu, c'était pendant le bal de noël... Je n'avais pas eu tellement l'occasion de lui parler. En me racontant son histoire je sentais bien qu'elle était mal à l'aise, les mains légèrement tremblantes et la tête baissée.
Après m'avoir expliqué le contexte elle me tendit plusieurs lettres qu'elle sortait de son sac.
Je commenca à lire la première, c'était une lettre manuscrite

"Salut Glamgirl,
tu sais que depuis que tu es parti c'est bien triste sans toi...
Tu me faisais vraiment tourner la tête mais malheureusement pour moi tu étais bien trop pimbèche pour accepter quoi que ce soit de ma part.
Mais tu ne crois tout de même pas que tu vas passer comme ca entre les mailles du filet, on ne me jette pas comme ca garce!
Je sais où tu habites... tu es à moi et je te verrais de nouveau danser... que tu le veuilles ou non!"

Les deux autres lettres étaient sensiblement les mêmes.

-Quel gros malade! Glamgirl, c'était ton nom de scène?

- Oui, hum, on va dire ça comme ça. Le truc bizarre c'est qu'elles ont l'air d'être postées à Neptune... Regarde, le tampon de leurs postes! Je suis seule à la maison, mes parents ne sont jamais là et c'est ce qui me fait le plus peur. Je ne vais pas non plus tout leur dire, sinon il saurait!

J'enlevai mes lunettes et la regardai:

- Si tu acceptes, je te pairai combien tu veux! L'argent n'est pas important, le plus important c'est ma sécurité.

-Je pense pouvoir m'en occuper, mais est ce que tu as prévenu la police?

Evidement depuis que mon père était redevenu shérif je lui faisais un peu de pub et je savais qu'il était compétent sur ce genre d'affaire...
Candice avait enfin retiré ses lunettes mais je pouvais voir qu'elle était encore un peu gêné par toute cette histoire

-Et par hasard tu n'aurais pas un nom ou un prénom des mecs qui te paraissaient louches quand tu dansais? Il me faudrait le nom de ton ancien club

- Oui j'y suis allée... Mais je n'ai pas osé parler de la danse, j'ai simplement dit que je recevais des menaces et je me suis rendu compte que mon histoire ne tenait pas debout...

Je rigola, gênée de voir que j'avais été assez stupide pour penser qu'en ne disant presque rien la police accepterait de m'aider.

- Le club s'appelait FMRA. Nous étions huit danseuses... Les habitués étaient en général fortunés... Ils venaient en groupe, genre de 20-30 ans, qui voulaient se la péter avec des filles mignonnes. Les plus vieux étaient rares! C'est ce qui me paraît étrange, qui de ces mecs voudraient que je leur paie le silence? Tu aimerais savoir autre chose?

-Ce n'est peut être pas une histoire d'argent...

Je notais sur ma feuille... FMRA...

-C'est loin de Neptune?

J'allais surement devoir faire un tour là-bas, c'est ce qui me paraissait le mieux en tout cas pour commencer.

-Je crois que ca me suffira pour le moment. Laisses moi ton numéro et je t'appelerais dès que j'aurais la moindre piste mais tu vas devoir être patiente. J'aimerais également parler à mon père de ces lettres si ca ne te déranges pas, c'est le shérif de Neptune.

- Parle lui en... Tu as raison c'est sûrement lui le mieux au courant pour ce genre d'enquête. Non ce n'est pas très loin... Disons à 1h30min de route j'imagine. Si tu as besoin de quelque chose, ou si tu veux que je t'accompagne, n'hésite pas à m'appeler.

Je souris, soulagée.

- Je suis contente d'avoir trouvé quelqu'un pour m'aider... Merci à toi!