La renaissance (Dick & ...)

Après avoir avalé mon repas, j'alla retrouver Hilary et ses amis sur la pelouse du campus. Tous avaient appris à me connaitre avant de me juger et aucun d'eux ne me rejettait la faute, ce qui était appréciable. En leur compagnie, je redevenais la Lilly que tout le monde avait connu. C'est fou comme mon insoucience et ma positivité m'avait manqué. La seule qui ne m'avait pas tourné le dos et qui me considérait toujours comme une amie était Laura mais je ne la voyait que très rarement. Elle restait le plus souvent avec Sélène et Veronica, ce que je comprenais parfaitement.
J'écoutais les autres parler de leur matinée en souriant.

- Et ta matinée Lilly ?
- Comme toutes mes matinées de cours depuis la réouverture. Des regards méprisants, des insultes mais ça va. De toute façon avec ce que je prépare en ce moment, ils ne vont pas s'en remettre de sitôt, c'est moi qui vous le dit.

Tout le monde me regarda, se demandant ce que j'avais derrière la tête quand je vis ce cher Dick Casablancas dans mon champs de vision. Lui et moi, on ne s'était jamais vraiment apprécié, donc il allait surement faire demi-tour. Je le vis s'arrêter et me fixer longtemps avant de se remettre en route. Contre toute attente, il se dirigea vers moi, mais je n'y prêta pas plus attention.

Aujourd'hui, on peut pas dire que ça soit ma journée. Je viens de me prendre la tête avec Richard Casablanca, accessoirement mon père, qui veut que je le rejoigne. Comme toujours, il ne pense qu'à lui et à ses intérêts propres. Poursuivit par la justice pour détournement de fond, il s'est réfugié au Panama. Et je n'ai pas envie de l'y rejoindre. Quitter Neptune reviendrait à m'amputer de mes bijoux de famille !

Donc son appel m'a mis en colère. Une fois de plus je l'ai traité de lâche. Il se fout de savoir si je suis bien à Neptune. Et puis je ne peux moi-même pas dire pourquoi, je ressent le besoin de rester ici tant que j'aurais pas fait le deuil de mon frère Cassidy. Ca serait comme l'abandonner. Ensuite, ça voudrait dire quitter Logan, mon meilleur ami, mon frère.

En parlant de lui, il traine sa misère à en crever le coeur. Je ne sais pas quoi faire pour le tirer de là. Et j'ai peur qu'il fasse la même connerie que sa mère, la même connerie que mon frère. Je le crois plus fort que ça, mais après ces différents décès, j'avoue que mes convictions sont ébranlées. En face de lui, j'essaye de faire bonne figure, je joue au Dick ordinaire qui ne peut s'empêcher de dire des conneries. Ca m'évite de trop penser et d'en souffrir, je dois l'avouer. Mais ce trop plein, il faut que je l'évacue.

Et ça tombe bien, tient, puisque j'apperçois une tête blonde familière et détestée en face de moi. Pour une fois je ne parle pas de cette fouineuse de Veronica, mais de Lilly Kane assise avec ses nouveaux "amis"... Ou cobayes, avec elle, comment savoir. Désireux de me soulager d'un poids, je trace vers elle, décidé à lui en faire baver. Je n'attend pas d'être à côté d'elle pour l'interpeller :

- Tiens tiens, mais c'est miss Kane, la petite princesse déchue comme ils t'appellent à la radio pirate. Alors t'as fait de nouvelles connaissances à ce que je vois. Eux aussi tu vas les embrigader dans la secte de maman Celeste ? Ce sont des nouveaux jouets parce que les anciens sont cassés ? En ce qui concerne Logan, c'est clair, tu l'as usé jusqu'à la moelle et il est plus bon à grand chose !!

Je fulmine et les mots sortent sans même y penser, pire que d'habitude. Sauf que pour une fois, ils sont emprunt d'une animositée qui ne m'est pas naturelle. Il m'en faut pas mal pour me mettre dans cet état.

Il était à peine à quelques mètres de moi que Dick commença les hostilités. Bien évidement, les personnes avec lesquelles j’étais, n’avais guère apprécié que Dick les compare à des jouets mais je leur fit signe de ne rien dire. Moi-même, j’avais décidé de ne pas répliquer à ces méchancetés mais quand il parla de Logan, mon sang ne fit qu’un tour. Je me leva et me plaça devant Dick. J’avais conscience que je ne faisais physiquement pas le poids contre lui mais je m’en foutais. Après tout, je n’ai rien à perdre.

- Ne me parle pas de Logan, compris ? Ce qu’il s’est passé entre lui et moi s’est passé contre notre gré. Je n’ai jamais voulu l’épouser, tout comme il n’a jamais voulu m’épouser. Et pour ta gouverne, je n’embrigade personne et je n’ai jamais embrigader personne. Tout le monde connaît la relation que j’ai avec Celeste alors je ne vois pas pourquoi je l’aurais aidé.

Je serrais les poings, mes larmes montèrent mais je les refoulèrent. Que Dick m’accuse pour la secte, très bien mais qu’il pense que j’ai voulu faire du mal à Logan, alors là, non. En plus si vraiment j’avais aidé Celeste, il y a des personnes que je n’aurais pas inclus dans la secte, comme lui par exemple.
C’était viscéral, on ne s’était jamais aimé lui et moi mais on faisait des efforts pour se comporter en personnes civilisées quand il y avait du monde autour de nous.
Je tremblais d’énervement. C’était la première fois que ça m’arrivait, tant pis, j’irais voir mon psy pour qu’il me prescrive un anxiolytique léger.

- En plus, cher Dick, je te rappelle, que lors de l’arrestation de Celeste et de la perquisition de la villa de mes parents, les policiers ont retrouvés la vidéo de mon fameux mariage avec Logan et à ce que je sache, tu y étais présent en tant que témoin de Logan et si je me souviens bien de la vidéo tu as dis un truc du genre : « félicitation vieux, j’ai toujours su que Lilly et toi étiez fait l’un pour l’autre » alors ne vient pas la ramener.

Ca m'amuserait presque de voir ce petit bout de femme se planter face à moi, alors qu'elle fait une tête de moins. Mais je suis trop énervé pour esquisser même une ombre de sourire. Je soutiens son regard sans sourciller et tous les mots qu'elle me renvoie comme riposte me passe au-dessus de la tête. Je ne vois que l'objet de ma haine, tout entière concentrée dans sa personne. Je la hais parce qu'elle représente la secte, les 5 mois de ma vie qu'on a volé, la souffrance de Logan, et ma souffrance. Je la hais, parce qu'elle n'a pas été capable de découvrir les agissements de sa propre mère avant qu'il ne soit trop tard pour certains. Et ce sentiment est trop fort pour que ses faibles attaques y fassent quoique ce soit. Sa dernière riposte, qui porte sur ma présence à leur mariage, est celle de trop.

Je n'ai aucun souvenir de ce jour là. Féliciter Logan, lui dire que Lilly est la fille qu'il lui faut, ne me ressemble pas. C'est un choc parce que je réalise que certaines choses, que je croyais seulement abîmées, ont complètement disparues de mon esprit. C'est un choc parce que ça sous-entend que j'aurais pu faire n'importe quoi durant ces 5 mois sans même m'en rendre compte. Et je vois brusquement s'ouvrir devant moi un long tunnel de doute, et de néant total : Qu'ai-je encore fait durant ce temps où je n'était plus moi ? Que m'a-t-on obligé à faire, devrais-je dire.

Je n'ai pas bougé, mais une fois qu'elle reprend son souffle, je lui répond en haussant le ton qui devient plus dur et haineux :

- Ne me parle pas de cette mascarade que tu appelles mariage. Je n'étais pas moi-même ce jour là car je n'aurais jamais sortir de telles conneries. Et je les dois à ta seule mère !! Elle a volé ma vie, celle de Logan. Elle a tué une fille. Alors Lilly, laisse moi rire devant ton GRAND malheur (tout le sarcasme dont je suis capable transpire dans ces paroles), parce que les gens te tournent le dos. Je m'en balance tu vois, tout ce que je vois c'est le résultat, et la dévastation que ça laisse dans nos vie aujourd'hui !

- Si pour toi mon mariage est une mascarade, pour moi c'était l'enfer. Elle a aussi volée ma vie, je te signale. Je n'ai jamais demandé à devenir la femme de Logan, je n'ai jamais demandé à ce qu'elle forme cette secte et j'ai encore moins demandé la mort de Meryl.

La colère montait de plus en plus. Je sentais légèrement que quelqu'un avait posé ses mains sur mes épaules pour me calmer. Surement un ami d'Hilary dont le nom m'échappait encore.

- Tu fais bien de parler des gens qui me tournent le dos parce que j'en connais un rayon sur eux et qu'ils doivent s'attendre à une très grosse surprise prochainement. D'ailleurs, toi aussi tu seras éclabousser mon vieux. Je ne vais épargner personne et tous les 3/9 risquent fort de s'en mordre les doigts.

Personne ne savait qu'une maison d'édition m'avait contacté pour que j'écrive l'histoire de ma descente en enfer. L'avantage d'être une 3/9, c'est de connaitre les petits secrets inavouable de chacun et l'avantage de la disgrace, c'est de pouvoir tout raconter sans craindre les répercutions. Rien qu'à la pensée du livre, un sourire en coin se dessinat sur mon visage.

Des menaces ? Allons, ça ne ressemble pas du tout à Lilly. Il faut vraiment qu'elle se sente acculée contre un mur, dans une impasse sans issue, pour attaquer de front ! Je me calme un peu, parce que j'ai pu évacuer tout ce que j'avais sur le coeur à cet instant, mais ma haine n'en est pas moins forte. Sans sourciller, je me permet un sourire sarcastique et répond à sa dernière menace :

- Ouch, j'ai peur ! Je m'en mord déjà les doigts, tu vois ?

Je porte mes doigts à la bouche pour appuyer mes paroles. Mais mon regard ironique contraste avec ces derniers mots. Quoiqu'elle fasse, rien ne m'effraye. Tout le monde a ses secrets, et Lilly n'ait pas plus à l'abri que les autres 3/9. De plus, je décèle dans ses menaces un acte de trahison. Je m'empresse de lui renvoyer à la figure son boomrang, désireux de tout lâcher :

- Tous les 3/9 risquent d'en prendre pour leur grade ? Je croyais que tu étais contre les actes de ta mère, qui s'en prennait à nous. Tu ne vaut pas mieux, tu viens de l'avouer toi-même !

Je hausse le ton pour que ses "amis" m'entendent bien :

- Et une fois que tu nous auras tous trahit, ce sont eux (je montre ses voisins de tables) que tu trahiras ? Allez Lilly, rend toi à l'évidence, tes petites menaces sont stériles ! Elles n'impressionnent personne... (Cette fois je baisse le ton, non par honte d'être entendu, mais pour mieux concentrer mon regard sur la jeune femme, pour qu'elle prenne toute la dimension de ma détermination)... et tu as toi aussi tes petits secrets, Lilly Kane. Si tu nous fait tomber, je t'entrainerai avec nous, personnellement. Et je suis plus doué à ce petit jeu, que ce que les gens pensent !

J'ai toujours préféré montrer ce visage joyeux et insouciant de moi, parce que cela m'a toujours facilité la vie. Mais si elle me pousse dans mes retranchements, je saurais cracher mon venin et lui rendait au centuple ce qu'elle fera.

Cette conversation commence à me lasser. Finalement, la colère de Lilly n'est pas assez forte pour apaiser ma haine. Je lâche un nouveau sourire et j'ajoute dans une utltime provocation :

- Prend garde à toi, jeune Celeste !

Désinvolte et insouciant, tel était le Dick que tout le monde connaissait. Ses menaces ne me faisaient ni chaud ni froid. Il veut parler de mes secrets ? Je me demande bien ce qu'il pourra trouver à dire après la sortie du livre que personne ne sache déjà. Ma liaison avec Aaron Echolls ? Tout le monde est au courant. Ma liaison avec Sélène ? Ca aussi tout le monde le sait, grace au pirate de Hearst. Les secrets bien gardés que seul quelques personnes connait ? Ils seront dévoilés dans mon livre alors vraiment, je n'ai rien à perdre.

- Mais mon cher Richard (et oui, le vrai nom de Dick est Richard junior), je ne m'en prendrais qu'aux personnes que je pensais mes amis mais qui m'ont tous tournés le dos depuis que Celeste a été démasquée. Les autres, ceux qui me soutiennent ou qui s'en foutent, je les laisserais tranquille.

C'est incroyable comme je me réjouie de ma soudaine propention à être diabolique quand je le veux. Les gens ne me font pas de cadeaux alors je ne vois pas pourquoi moi, je devrais en faire. Tendre l'autre joue n'a jamais été mon crédo.

- Ho et pour ta gouverne, sache quand même une chose, tu peux m'entrainer dans ta chute, je ne tomberais pas de bien haut comparé à toi. Tu oublies que la plupart d'entre vous m'ont déjà mis six pieds sous terre alors j'aurais beaucoup de mal à tomber encore plus bas.

C'est véridique, comment peut-on faire tomber quelqu'un que les gens enterrent sans cesse ? Je me le demande.

Pour être aussi haineuse envers nous, des gens qu'elle connait depuis l'enfance, c'est clair qu'elle doit se sentir au bout du rouleau. Ses piêtres menaces ne me touchent toujours pas. La sphère de haine qui m'entoure est plus intense. Une haine tranquille et bien assise. Celeste a prit plusieurs mois de ma vie avec une cruauté sans fond. Et qu'elle le veuille ou non, Lilly est son sang, sa famille. Je n'ai jamais détesté Lilly, au contraire, c'était une fille toujours partante pour bien des choses. Le fait qu'elle soit la soeur d'un de mes meilleurs amis au lycée, m'empêchait de penser à plus avec elle. Pourtant, objectivement, je n'aurais pas dit non à Lilly Kane.

Je suis donc incapable d'expliquer ce sentiment d'aversion profonde que je ressens pour elle aujourd'hui. Elle a souffert... oui sûrement un peu. Mais sa façon de réagir aux choses me dégoûte. Elle n'assume pas son mariage avec Logan, pendant lequel elle l'a détruit. Elle attaque, montre les dents, est agressive. Je n'aime pas son attitude, elle est pour moi un signe de culpabilité. En toute mdestie, ma façon de réagir me parait plus compréhensive : rattraper le temps perdu, passer à autre chose, oublier ce mauvais épisode de ma vie. Quel intérêt de s'en prendre aux autres ? Je toise Lilly et lui répond d'un ton dur :

- Tu trouves que nous n'avons pas encore assez souffert, pour que tu t'acharnes encore ?? Laisse tomber Lilly, arrête ton petit jeu. Il est stupide et sans intérêt. Laisse nous revivre !

Ses petites agressions aigues, je ne les supporterai pas plus longtemps. Je m'éloigne de sa petite cours.

Je fus décontenancée par la petite phrase de Dick. Il veut que je les laisse revivre alors que ceux sont les personnes comme lui qui ressassent sans cesse les derniers mois en m'accusant de tous les maux ? Je laisse échapper un petit rire nerveux mais je me reprends très vite.

- Tu as raison, je m'acharne mais c'est pour survivre. Dis-moi Dick, quand ta famille à été éclaboussé pour malversation financière et que ton père s'est tiré, est-ce que tes amis ton tourné le dos ? Est-ce que les gens t'ont accusé d'être complice de ton père ? Je ne crois pas, alors laisse moi juste te poser une question, pourquoi moi je devrais le subir sans rien dire ? Si tu as la réponse, préviens moi, ça pourrait m'être utile.

Je regarde Dick partir. Ma colère diminue au fur et à mesure qu'il s'éloigne. Je suis également épuisée. Jamais je ne m'étais autant énervée contre quelqu'un et je me rendais compte que ça demandait beaucoup d'effort. Effort que je n'avais pas mais que je faisais semblant de posséder. Je n'avais pas remarqué mais beaucoup de monde, presque tous les étudiants présents à vrai dire, avait assisté à l'échange verbal entre Dick et moi. Je me retourna et comme je sais faire semblant, je souris, comme si rien ne s'était passé avant de m'asseoir de nouveau.

Elle me poursuit encore de ses petites attaques hystériques et je m'arrête à nouveau en la toisant. Ses mots glissent sur moi comme la mer quand je surf. Sa remarque sur les malversations de mon père, surtout, m'arrachent un sourire amer. Je l'interromps :

- Regarde autour de moi Lilly : Est-ce que tu vois beaucoup de monde de Neptune Hight ? Non, et pour cause, Logan a été le seul à me soutenir, envers et contre tous. Les autres font leur vie et préfèrent s'éloigner. Oui, les agissements de mon père m'ont éclaboussés, il y'a eu des répercussion dans ma propre vie. Est-ce que pour autant je m'en suis pris à quelqu'un ? Encore une fois je te laisse y réfléchir...

Bien entendu, je ne lui laisse pas le temps de répondre, car je la sens tendue comme un arc, prête à répliquer au quart de tour sans réfléchir. Jamais je n'aurais cru voir un jour Lilly Kane aussi hystérique et irréfléchie. Elle m'avait toujours fait l'effet d'une fille intelligente. Insouciante, à première vue. Mais réfléchie pour les choses un peu plus graves. Surtout avec des parents aussi vif... pas forcément pour les bonnes raisons, mais vif. C'est déroutant de voir que certains acquis s'effondrent en quelques secondes. Je continue mon argumentaire presque immédiatement :

- La réponse est non. J'ai fais moi aussi ma vie, en essayant de la maintenir du mieux possible à un niveau de reconnaissance décent. Je me suis fait de nouvelles connaissances, je suis repartis sur de bonnes bases...

J'ai une pensée pour ma confrérie qui, bien que pas toujours très finaude dans ses agissements, est une vraie famille pour moi :

- Et j'ai laissé les autres en paix. J'ai rebondit, je me suis battu comme un grand. Tu devrais en prendre de la graine au lieu de piétiner sur place comme une gamine capricieuse privée de sa poupée. Regarde toi, Lilly Kane, tu ne réussi qu'à te rendre pathétique !

Sur cette conclusion, je m'éloigne tout à fait en la laissant, j'espère, à ses réflexions. Mais vu l'état d'énervement dans lequel elle était, je doute qu'elle se remette en question.

A la réflexion de Dick sur les gens qui l'entourent, j'avais envie de lui dire que s'il n'y a plus beaucoup de personne c'est peut-être parce que son frère à fait sauter le bus mais je me retiens. Je sais qu'il a toujours été proche de son frère et que sa mort lui fait mal.

- Mais tu n'es pas dans ma situation Dick, tu ne sais pas ce que je ressens.

Je suis étrangement calme. Sans doute le calme avant la tempête parce que je sens que mes nerfs vont lacher. J'ai envie de prendre mes affaires et de me mettre au vert mais une petite voix au fond de moi me dit que ce n'est pas la solution.
Je ne le voulais pas mais des larmes font leur apparition, silencieusement. Personne ne les voit, ça m'arrange. Je les essuie discrêtement. Dick s'éloinge, temps mieux, je n'ai pas envie de craquer devant lui, il risquerait de s'en vanter par la suite.
Je ferme les yeux et tout ce que je vois, c'est le chaos. Je me rends vraiment compte que je suis seule, personne ne veut m'aider, je ne peux compter que sur moi mais je ne suis pas assez forte pour surmonter ça toute seule. Même le soutient de Laura ne m'aide pas, il faut que je trouve quelqu'un avec qui je pourrais en parler mais personne ne veut m'écouter.
Je retourne m'asseoir avec les autres, faisant comme si j'allais bien, espérant secrêtement que Dick ou que quelqu'un d'autre ne reviendra pas à la charge..

Sortant de mon entrevue avec Sélène je n'avais rien d'autre à faire que repartir au Neptune Grand Hôtel et potasser mon article. J'avais longtemps hésité à me servir du gros scandale qui avait eu lieu sur la famille Kane vu que j'avais fait la connaissance de Lilly Kane et avec qui j'avais passé un bon, un très bon moment en sa compagnie.
Je la voyais au loins sur le campus, elle semblait très, mais alors très nerveuse....
On ne s'était pas revu depuis notre dîner et je craignais qu'elle prenne ça comme un rejet de ma part à cause du scandale.

C'était ridicule vu qu'elle ne m'avais rien fait personellement et que je l'appréciais grandement.
Et si il ya bien quelqu'un qui n'ait pas du genre à suivre docilement comme un moutons c'était moi!
Je me dirigeais donc vers elle pour la saluer et lui proposer d'aller boire un verre ou autre histoire de parler et savoir comment elle survivait à tout ça.
Lilly Kane une femme attachante qui m'avait acceuillis à bas ouvert ou à corps ouvert devrais-je dire? Bref elle ne m'avais pas jugé sur les apparances et savait profiter de la vie, je craiganais également que toute cette histoire l'est plus que chamboulée voir même choquée.
J'arrivai à sa hauteur et lui effleura le bras délicatement en geste de drapeau blanc au cas où elle serait à cran et se lâcherai sur le premier venu. Peut-être pas le premier en fait le jeune Casablancas se trouvait à quelques mètres et lui lançait des regards peu amène.

-Salut beauté....

J'essayais de me calmer et j'y arrivais petit à petit seulement je voyais le regard de Dick qui n'était pas vraiment complaisant et ça m'énervait. Je voulais qu'on m'oublie, qu'on me soit indifférent mais les gens ne semblaient pas d'accord avec ça.
Je sentis la personne assise à ma droite me secouer et juste après, je sentis qu'on m'effleurait le bras avant de me saluer. Je me retourne, histoire de confirmer mes soupçons. Effectivement, c'est bien Matt Campbell qui vient me parler. Je le regarde noir, non parce que je n'ai pas envie de le voir mais parce que je n'arrive pas à me défaire de ce regard à chaque fois que quelqu'un me parle.

- Tiens, tiens, Matt Campbell. Tu es à la recherche d'un scoop ? Pas de chance, la disgrace des Kane a été relayé par plusieurs magasines alors pour le scoop, c'est pas ici que tu devrais chercher mais ailleurs.

Il est journaliste, je le sais alors pour moi il est évident qu'il veut faire un papier sur la déchéance familliale. Malheureusement, tout à déjà été dit à ce sujet et je doute qu'un article sur ma seule personne intéresse beaucoup de monde. Je continue de le fixer puisqu'il se trouve face à moi mais il n'a pas l'air de chercher de scoop, je dirais même qu'il attend autre chose.

*Ouhhh alors là c'est bien ce que je craignais, elle d'une humeur massacrante.*

J'hésitai à vouloir finalement papoter avec elle pour lui changer les idées....

-Tu sais que tu pourrais massacrer quelqu'un avec ce regard?

Non je ne pouvais pas décemment me détourner d'elle sous prétexte qu'elle avait une famille horrible....je savais pour ça ce qu'elle pouvait ressentir même si les miens n'avait pas encore fait de choses aussi atroces, ils savaient être cruel à leur façon.

-Ecoute j'avais envie de faire un tour avec, je sais pas prendre un café histoire de prendre l'air, mais si tu pense que c'est pour te prendre en pitié, tu te trompes, j'adore ta compagnie et notre dernière entrevue m'a....comment dire...m'a rendu euphorique!

Les quelques oreilles indiscrètes qui nous écoutait avait ouvert de grand yeux en commençant à se demander ce qu'il avait bien pût se passer pour que ce soit aussi plaisant en compagnie d'une paria.

-Alors? Tu viens? Tu pourra te défouler sur moi si tu veux, je servirai de punching-ball!

J'étouffai un petit rire pour laisser place à ce sourire en coin craquant que peu de femme arrivait à refuser.

Quand Matt me dit que je pouvait massacrer quelqu'un avec mon regard, je laissa échapper un petit soupir. Si seulement c'était vrai, j'en connais une qui ne serait plus de ce monde.

- Ca tombe bien, j'ai quelqu'un à massacrer. Malheureusement, elle est toujours en vie.

Je me souvenais du vaoyage à Las Vegas et le moment où Meg fêtait la mort de son père en prison. Peut-être que ça arrivera à cette chère Céleste. Par pitié, faites que quelqu'un la tue.
J'hésita un petit moment quand Matt me proposa d'aller boire un café avec lui. Même si mes souvenirs au moment de la secte étaient flous, je me souvenait parfaitement de la soirée que j'avais passé avec lui. Cependant je décida de ne rien laisser paraitre.

- notre dernière entrevue ? Je ne m'en souviens pas. Tu veux bien me rafraichir la mémoire ?

Je venais de le déstabiliser mais quand il vit mon sourire mutin, il me rendit le même sourire.

- Tu es bien trop sexy pour me servir de punching ball. En plus, j'ai déjà tous les punching ball que je veux parmi mes anciens amis 3/9. En tout cas, j'accepte ta proposition.

Je regarda Matt en lui offrant mon plus beau sourire, celui qui faisait fondre tous les garçons que je voulais. Maintenant, ce sourire ne me servait plus beaucoup.

*Lilly....le jour où tu cessera de m'étonner, je me fais épiler entièrement!*

Lilly m'avait une fois de plus eu avec son sourire mutin car je fus hébété un instant et ne sus où elle voulait en venir.
Quand elle me complimenta sur le fait que j'étais bien trop sexy pour être son souffre douleur, je ne pus réprimander un sourire, tout fier de moi comme un gamin, je savais que certaines personnes trouvait cela arrogant mais avec Lilly, rien ne le serait assez.
Levant la tête haute le lui présentait mon bras comme un véritable gentleman, elle le prit et aussitôt les murmures reprirent le dessus sur le beaux temps que nous offrait ce jour de cours.

Prenant de mon autre main la sienne glissée sous mon bras, je lui prenais délicatement et me baissant légèrement, je déposai un léger baiser souriant à pleine dents ensuite devant la tête des étudiants spectateurs beaucoup trop désireux d'avoir une info croustillante à raconter sur Lilly Kane la paria.

-Tu veux boire un café ici ou en ville? On peut aussi aller à ma suite, il me semble avoir celle de ton ex-mari, ils ont l'habitude de devoir réparer les objets cassés, tu pourras te défouler contre le mobilier si tu le souhaite je peux même te trouver une photo de ta génitrice.

Je pouffais tandis que je vis le regard noir qu'elle me lançait.

-OK ok, j'arrête, parlons d'autre chose, tes projets? Hormis faire un meurtre....

Quand Matt me présenta son bras, je le saisi et les murmures recommencèrent, un peu comme lorsque j'étais adulée de tous, sauf que là, les murmures ne devaient pas avoir le même sens. Quand il m'embrassa, je me sentit revivre, j'avais l'impression d'être de nouveau la jeune fille qui faisait fantasmer tous les hommes sur mon passage et j'adorais cette sensation.
Nous fimes quelques pas quand il me demanda où je voulais aller boire un café avant qu'il ne parle de Logan en l'appelant mon ex-mari. J'essayais d'oublier cet épisode de ma vie et lui venait de me le rappeler. inutile de vous dire que je le fusilla du regard avant qu'il n'embraye sur Céleste. Aussitôt je m'arrêta.

- Si tu veux parler de Logan, je te pris de le nommer par son prénom et non par ex-mari. D'ailleurs, pour moi, on n'a jamais été marié. Ce n'était pas moi et ce n'était pas lui. Ensuite, si tu parles encore de ma génitrice, je te laisse ici et je retourne en cours.

Il s'excusa à moitié puis il me demanda quels étaient mes projets. Je le rejoingnit et repris ma position initiale, en rajoutant ma tête sur son torse.

- Une maison d'édition m'a contactée pour que j'écrive sur ma déchéance. Autrement, je ne sais pas ce que je pourrais faire à part essayer de montrer à mes amis que je n'étais en rien complice de feu madame le maire.

J'écoutais Lilly me raconter qu'une maison d'édition l'avait contactée pour mettre sur papiers sa vie tumultueuse. Il était clair que l'horreur que ça mère allait certainement faire frotter les mains de l'éditeur.
Néanmoins ce n'était pas une mauvais idée, Lilly Kane était connus de beaucoup de monde et sa vie très rocambolesque à tout point de vue. Entre les nombreux amants, sa relation avec le jeune Echolls et son père ainsi que le mexicain dont je ne me souvenais le plus le nom. Un motard faisant parti d'un gang je crois, je devris penser à me renseigner sur lui, cet homme avait l'air d'avoir une importance dans cette ville pour la classe modeste et pauvre de Neptune.

-Je pense que c'est une bonne idée, raconter ta vie de la façon dont tu la vraiment vécu, ce sera une revanche sur toutes les rumeurs et histoires sordides qu'ont attribue à ta famille, les gens pourrait ainsi connaître le grand coeur que tu as Lilly Kane. Si j'ai réussi à voir en toi autre chose qu'un morceaux de viande alors pourquoi pas les autres? Ce livre pourrait te permettre d'ouvrir ton coeur aux gens et laisser voir quelle femme merveilleurse tu es.

Ce que venait de dire Matt me faisait du bien, même si je le soupçonnait de vouloir remettre le couvert.

- Une femme merveilleuse moi ? Ne te moque pas s'il te plait. Je n'arrête pas de faire souffrir les garçons que j'aime. Il y a d'abord eu Logan mais bon, on était au lycée. Ensuite, il y a eu Weevil, que j'ai blessé plus qu'on ne peut blesser quelqu'un. Je ne sais pas si tu es au courant, mais j'ai été enceinte de lui. Quelle idiote, tu es journaliste, tu dois forcément être au courant.

Je continua de regarder Matt un bref instant avant de regarder là où je marchais pour ne pas tomber. Bien que connaissant le mal que Matt avait fait à Logan en se faisant passer pour son frère, je savais qu'il pouvait être quelqu'un de vraiment humain qui laisse son travail de coté.

- Sinon, tu penses vraiment que d'écrire ce livre me ferait du bien ? Je risquerais de parler de certaine chose que certaines personnes préfèreraient que je passe sous silence, même si ce ne sont plus mes amis. Je n'ai pas envie de les trahir.

Evidemment que j'étais au courant de ses relations amoureuses précédentes, oui je savais pour elle et Logan Echolls, oui je savais pour la fausse couche...Neptune abritait des vies torturées ou les drames était le quotidien de chacun. Peu avait une vie normale sans catastrophe, le quartier pauvre et modeste survivait tant bien que mal face au 3/9 comme depuis des lustres et les 3/9 se remettait difficilement de la récente attaque de Celeste Kane.

-Ils ne savent pas ce qu'ils ont perdut....

Un silence gêné s'installa quand Lilly reprit la parole. Si seulement ses anciens amis pouvait l'entendre, Lilly ne voulait pas blesser et faire du remue-ménage avec ses récits.....c'était très noble de sa part et cela ne m'en étonnai pas plus que ça, je savais que Miss Kane avait un coeur sous cette carapace de fille riche égocentrique.

-Ecoute tu n'a pas à te sentir obliger de mettre des noms, écrit ce livre comme une histoire inventée, change le décor, les noms et retrancrit ton histoire pour que les états-unis puissent te comprendre et te soutenir.

Je retenait un rictus sur mes lèvres, ma phrase un peu trop enjôleuse était sincère mais faisait très théatrâle.

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