Prêt pour le grand frisson ?

- Ca te plait ?

Cela faisait plus d'une heure maintenant que je m'accrochai à Félix et peu à peu je voyais les lumières des réverbères Neptuniens disparaitre pour laisser place au faible rayon du croissant de lune qu'on pouvait voir se fondre dans l'océan noir qu'était à présent le ciel. Bien que d'innombrables étoiles scintillé dans ce néant ou seul le satellite naturel des hommes s'y distinguait je n'avais d'yeux que pour la route que l'on traversait. En moto c'était toujours dans cet état d'esprit que je me retrouvais. Peu importait les circonstances ou le lieu où nous nous trouvions le simple fait de regarder le bitume se dérober sous nous faisait accroitre mon plaisir et l'adrénaline circulant dans mes veines m'était indispensable.

Je ne savais pas vraiment ou Félix voulait m'emmener, il me connaissait mieux que personne, je n'avais pas besoin de lui expliquer ce que je désirais, il avait l'air sûr de lui. Et c'est avec cette pensée que je refermai encore plus ma prise sur lui. Nous aurions pu rouler toute la nuit comme ça. Le fait de se sentir mutuellement l'un collé à l'autre. La fusion de nos deux cœurs nous suffisait. Seulement le plaisir charnel que j'avais à planter mon regard dans le sien, de l'entendre chuchoter à mon oreilles des mots que lui seul connaissait si bien, de sentir son parfum ou sa peau quand je l'enlaçais du soir jusqu'au matin, de toucher les moindres endroit de son corps que j'adorais, de la courbe de son cou au cambré de ses reins et enfin lui dire simplement qu'elle aurait été ma vie sans lui, il était mon destin.

Tenant sa taille fermement, je sentais son angoisse à chaque virage, me voir à l'arrière n'était peut-être pas ce qu'il y avait de plus évident pour lui. Certes nous y prenions plaisir mais une unique mauvaise manœuvre me ferait tomber sur l'asphalte. Nous étions sortie des sentiers et je voyais à présent qu'on était sur les falaises ou la vue décrocha mon regards de la route. Félix s'arrêta.

- ça te plait ?

Je regardai l'horizon, le ciel. A l'ouest le ciel était d'un quasi noir de jais tandis qu'a l'est le soleil était presque totalement couché. Dans quelques seconde à peine il n'en resterait plus rien. Je fini par changer de vision en regardant Félix...

- C'est magnifique.

Je ne lève pas les yeux au ciel pour terminé ma phrase, je continue de le regarder pour qu'il comprenne de qui je parlais.

- Pareil !

Prête pour la suite ? Attend, ne réponds pas trop vite !

Tu dois savoir que si tu dis oui, tu ne pourras plus jamais faire marche arrière !

- Alors ?

J'observe Félix. Il sait me faire patienter sans que je m'énerve alors j'attends. Je ne sais pas vraiment si je dois m'attendre à un truc démentiel comme il nous été souvent arrivé d'avoir il y a longtemps ou alors joues t-il simplement à me faire languir. Je fis mine de réfléchir, levant le menton, regardant les derniers rayons du soleil disparaitre devant moi.

- Et bien ...

Je souris, il était même plus qu'évident que j'étais prête à le suivre ce soir . Peu importe, qu'il m'emmène n'importe ou, ça m'était égal tant qu'il restait avec moi. Quoique le connaissant j'aurais mieux fait d'y réfléchir plus longuement. Quand nous étions plus jeune, nous étions beaucoup plus fourbe et inconscient que maintenant et j'avais souvent l'impression que la " vieillesse " m'avait enlevée tout l'amour du danger que j'avais à 13 ans. Je replonge mon regard dans celui de Félix et dis d'un air serieux.

- Je te suis.

J'esquisse un de mes plus beaux sourire avant de continuer.

- J'ai hâte de voir ce que tu vas me proposer, je suis sûr d'adorer.

J'étais à présent curieuse de savoir le fond de ses pensées. Je passe mes bras autour de son cou et me blottis contre lui. Levant les sourcils, j'attends qu'il me dise ce qu'il a en tête.

- Alors c'est repartit !! Accroche toi bien !

- Attend moi là Laura, je reviens...

- Bienvenue chez toi... Chez nous, si tu es d'accord !!

Félix redémarre et nous voila repartie sur les sentiers de Neptune. En passant devant le quartiers des PCH, je distingue les lieux que nous fréquentions habituellement. Sans ralentir, Félix passe devant et continue sa route. A présent je n'ai plus aucune idée sur notre destination. Il continue sa course, sûr de lui. Je n'ose pas vraiment lui demander, après tout c'est censé être une surprise et je ne veux pas gâcher ce moment.

Il se dirige vers les quartiers modeste de Neptune. Un lieu que nous fréquentions rarement. Je me redresse histoire de voir un peu plus clair devant moi mais l'obscurité et quasi totale, seul les phares de la moto projette une modeste lumière sur les graviers. Au bout d'un certains moment, je sens l'engin ralentir pour finir par se stopper complètement. Félix de demande de mettre pieds à terre, ce que j'exécute aussitôt. Il m'imite et s'éloigne après m'avoir assuré de son retour.

Je le vois s'engouffrer dans le néant. Je n'aimais pas me retrouver seule, dans un endroit qui ne m'étais pas familier. Une lumière, à quelques pas de moi s'allume, je vois l'ombre de Félix revenir vers moi et les mots qu'il prononce ensuite me laisse en totale confusion. Je ne comprend d'abord pas vraiment ce qu'il voulait dire puis fini par saisir chaque lettres. Je le regarde, lui puis la lumière. J'écarquille les yeux..

- Ooh... Félix..

Les larmes me montent aux yeux.

- .. C'est magni-giique....

- J'espère que tu vas l'aimer. Au départ, c'est Gus* qui a racheté cette maison. C'était une vieille ruine que personne ne réclamait. Il l'a eu contre 100$ et s'est mis en tête de la retaper entièrement, tout seul. Il voulait y fonder sa famille, c'est ce qu'il disait toujours. J'étais seul au courant, c'était son projet secret. Depuis sa mort, je l'ai repris, et j'ai fini ce qu'il a commencé : la reconstruire. Tonio et Weevil m'ont un peu aidé aussi. Je sais que mon frère aurait adoré que je m'installe, s'il ne pouvait pas, pour que personne d'autre ne l'habite ! Et tu vois, je pense que c'est une bonne idée. Moi aussi j'ai envie de me poser un peu et d'installer - peut-être - une famille ici.. M'installer avec toi... si tu es d'accord bien sûr !

- Viens, je vais te montrer l'intérieur. C'est encore un peu en chantier, mais on peut déjà y vivre. Et je te promets que tu ne manquerai de rien si tu vivais ici ! T'auras même pas à te préoccuper des travaux, la première chambre est déjà installée, enfin il manque sûrement quelques meubles mais on peut dormir, la peinture et le sol sont fait...

* NDLR : Gustavio, le frère de Felix

Tout en me racontant l'histoire du projet de cette maison. Félix m'entraine doucement vers le porche et bientôt nous voila à l'intérieur. Il allume la lumière, de ce qui semblait être le séjour et m'attire à l'intérieur. Une fois à l'intérieur, il coupe court à son discours et s'écarte comme si il voulait me présenter à la maison. Cette dernière comme une personne. Je reste bouche bée. Je ne sais quoi dire. J'avais passé des semaines à y penser, au fait que nous pourrions vivre ensemble, lui et moi. Sans savoir si il accepterait et c'est peut-être ça qui m'avait freiné. Et le voila à mes cotés regardant ce qui pourrait être notre futur chez nous. Notre maison. Finalement les larmes finissent par couler et Félix me prend dans ses bras. Il était surement impatient de connaitre mon avis mais je n'arrivais plus à prononcer quoi que ce soit. Il était rare que je cède aux pleurs. De bonheur encore plus. Je passe mes bras autour de son cou et le serre de toute mes forces comme si cette enlacement pouvait lui prouver l'amour que j'avais pour lui.

Je m'écarte et lui souris, les larmes ruisselant sur mes joues. Je passe ma main dans ses cheveux, sur sa nuque en l'observant. Il était vraiment l'unique personne que j'aimais sur cette terre. J'aurais aimé qu'il lise dans mes pensées et qui sache avec certitude ce que je ressentais en cet instant. Les mots sont souvent absents dans ce genre de situation. Mais je sais que mon regards en disait long, il me connaissait bien. J'ouvre la bouche mais je ne sais toujours pas par ou commencer. L'idée qu'il veuille reprendre la maison de Gustavio pour nous. Rien qu'en pensant à son frère je me vois affecté d'un nouveau sanglots, - que m'arrivait-il ce soir ? - C'était comme si son frère nous avait légué son bien, comme si tout avait été écris. J'essaye de me calmer en soufflant un bon coup.

- Je t'aime Félix et je serais la femme la plus heureuse du monde en venant vivre avec toi. Tu es le garçon.. l'homme le plus adorable que je connaisse. Je sais que tu n'aimes pas que je te dis ça mais c'est le cas. Je ne nous vois plus séparé. L'absence aura bien fait les choses. Peut-être que toutes les épreuves que nous venons de vivre à renforcé l'amour que l'on avait depuis toutes ces années, je n'ai jamais été aussi heureuse que maintenant...

Je me retourne à nouveau vers le sejour.

- Félix, c'est la plus belle chose que tu m'aies offerte.

- Tu peux t'installer ici dès demain si tu veux. Je sais que le salon est encore à travailler, mais regarde la cuisine est prête...

- Je compte un peu sur toi pour me dire quoi ajouter ici, j'y connais rien en cuisine ! Et viens voir, la première chambre est prête aussi...

- En ce qui concerne la déco, je compte sur toi !!

- Alors, qu'est-ce que tu en dis ?? Tu veux emménager quand ?

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