DISPARITION (Véronica)

Mars Investigation... Devant la plaque, j'eus un moment d'hésitation. Fallait-il vraiment mêler un détective privé à notre histoire de famille ? Mais à part lui, qui d'autre pouvait nous aider ?
Je poussais donc la porte de l'agence, partagée entre la peur et l'espoir. Dès l'entrée, j'aperçus une jeune fille blonde, à peu près de mon âge, qui pianotait sur un ordinateur d'un air très excité !

"Une stagiaire sans doute !"

Je m'adressai à elle :

- Bonjour, je viens voir le détective Keith Mars. Il est ici ?

HJ: Comme on dit mieux vaut tard que jamais ^^

Je faisais de simple recherches sur internet pour mon prochain exposé quand la porte de l'agence s'ouvrit en couinant légèrement. Une brune entra d'un pas timide, je conaissais ce genre de client qui n'avait jamais fait appel à un privé et qui hésitait à se lancer dans une telle démarche.
Lorsqu'elle me demanda si Keith Mars était ici je sentis en moi une immense satisfaction, j'avais envie de me lever monter sur mon bureau et crier en levant les bras au ciel

"Il n'est plus là, C'EST MOI LA DETECTIVE MAINTENANT!!"

Mais j'allais évidement m'en tenir à la méthode traditionnelle et je lui fis signe de s'asseoir à mon bureau. D'autant plus que je passais le concours de détective la semaine prochaine seulement.

-Le detective Mars est très occupé en ce moment puisqu'il est à nouveau shérif, il ne prend plus d'affaire mais je peux sans doute vous aider, je suis sa fille Veronica Mars

Comme ma potentielle nouvelle cliente devait avoir à peu près mon âge je me permettais d'être un peu plus "amicale"

(HJ: Pas de problèmes !!)

Alors c'était elle la Véronica Mars dont m'avait parlé Laura ??? Je l'avais imaginé... plus âgée ! Tant pis, j'allais quand même m'adresser à elle. Laura avait l'air de dire qu'elle était douée pour résoudre les affaires, alors on allait bien voir ! Je m'assis donc en face d'elle, déterminer à aller au bout de ma démarche:

- Je m'appelle Sélène Muniz. Je viens d'emménager en ville avec mes parents. Mais quelques jours après notre arrivée, ma mère a disparut. Sans laisser de mot, ou de lettre, et sans chercher à nous téléphoner. C'est ce qui m'amène. J'aimerais savoir ce qui lui est arrivé.

Véronica prenait ce qui me semblait être des notes, en hochant la tête et en écoutant attentivement. Elle me demanda :

- Pour commencer j'aimerais savoir si votre mère avait déjà fait ce genre de chose auparavant ?
- Comme des fugues ? Non jamais ! Pourquoi aurait-elle fait ça ? Elle était très heureuse avec nous !

Elle me regarda d'un air dubitatif...

Moi aussi je croyais qu'elle était très heureuse avec nous... Apparement les mères qui disparaissaient était un cas plus courant que je ne le pensais... J'éspèrais juste pour Sélène que sa mère n'était pas une alcoolique doublé d'une voleuse comme la mienne.

-Le jour de sa disparition c'était quant exactement? Comment ton père réagit, il n'a pas prévenu la police? Et une dernière chose, pourquoi avez vous emmenagez à Neptune?

Ma dernière question pouvait avoir un double sens, le premier aurait pu être "pourquoi avoir emmenagé ici, cette ville est vraiment tordu!" mais je pensais plutôt à "Est ce qu'il y a une raison particulière qui pourrait avoir un rapport avec cette disparition?"

- Par où commencer ? Ma mère a disparut 5 jours après notre arrivée. Nous étions allé faire quelques courses, mon père et moi, et quand nous sommes rentrés, elle n'était plus là.

Je dus faire une pause pour ne pas repenser à cette découverte bouleversante... Puis je repris :

- Nous avons emménagé à Neptune parce que mon père a été muté ici. Il est commercial et travail pour une société implantée dans cette ville, la société Casablanca je crois... Je n'ai pas beaucoup de détails, il est assez discret là-dessus. Concernant sa réaction elle est...

"Surprenante ! Voire même choquante ! Je ne la comprend pas !!"

- ... En fait mon père est persuadé que ma mère a agit sur un coup de tête mais qu'elle va revenir bientôt. Et puis c'est quelqu'un d'assez fier, bien trop pour mêler qui que ce soit à cette histoire. Mais moi je reste persuadée qu'il a tord, qu'elle n'est pas partie... de son plein gré!

"Ca y est, c'est dit !!"

Je regardai Véronica. Elle était très attentive, presque captivée par mon histoire, et je l'aurais compris si elle ne m'avait pas concerné aussi directement !

La société Casablancas... j'avais noté cette information sur ma feuille et je l'avais entouré en appuyant bien sur mon crayon. Je connaissais bien les petites histoires des Casblancas et leurs petites maguouilles...
La réaction du père de Sélène était tout aussi importante mais je gardais mes idées de côté en attendant d'en savoir plus.

-Ta mère avait-elle pris des affaires à elle avant de "disparaitre"? Et qu'est-ce qui te fais dire qu'elle n'est pas partie de son plein gré?

"Ce qui me faisait dire ça ? Mais simplement parce que c'est ma mère !"

Je réfléchis un instant pour trouver une réponse rationelle et donner une logique à mon intuition :

- Nous étions très complices ma mère et moi. Je sentais lorsqu'elle allait mal. Or je ne l'ai jamais vu aussi heureuse que quand nous avons quitté le Mexique. Je pense que le fait de laisser mes ... mauvaises fréquentations là-bas n'était pas pour rien dans son bonheur.

Tout en parlant, je pianotais nerveusement sur le bureau. Je venais de réaliser une chose : dans la confusion de cette disparition, je n'avais pas vérifié si ma mère avant emporté quelques affaires avec elle... Mais :

- Je suis sûre d'une chose, si ma mère a prit des affaires, alors elle en a emporté peu. Je n'ai pas remarqué de disparition de vêtements et je pense que mon père l'aurait vu si c'était le cas. Bien sûr, elle a ses papiers avec elle, comme toujours. Et son portable...

"Enfin je crois"

Véronica me regarda intensément, avec une expression d'encouragement pour que j'aille au bout de ma pensée :

- Enfin je pense qu'elle a son portable avec elle, mais je n'ai aucune certitudes. Elle ne répond pas quand je l'appelle.

J'avais l'étrange sensation que la mère de Sélène était partie d'elle même, mais je ne préferais rien dire, Sélène risquait de le prendre mal...

-Si elle a son portable c'est déjà une bonne chose. Il me faudrait une photo d'elle, et son prénom, je suppose que le nom de famille est Muniz.

Je sortis un petit dossier en papier cartonné pour y ranger toutes les informations sur cet enlèvement.

-Pour ce qui est des tarifs, un enlèvement de personne, si s'en est un, requiert du temps, pas mal de planque et de photos et du matériel. bref le tarif est plus cher, 500$.

Sélène avait tiqué quand j'avais fait sous entendre qu'il ne s'agissait peut être pas d'un enlèvement.

*Comment ça, "si c'est un enlèvement" ?*

Ce sous-entendu ne me plaisait pas. Mais je retins une remarque acerbe qui me venait: Véronica était ma seule chance de retrouver ma mère. Je répondis un peu sèchement :

- L'argent n'est pas un problème, surtout dans ce cas précis ! (J'avais insisté sur "ce cas précis"). Pour ce qui est de la photo, je me doutais qu'il en faudrait une, la voici.

Je lui tendis une photo sur laquelle ma mère souriait à l'objectif, avec un visage radieux. Je me souvenais de ce jour. C'était mon père qui se trouvait derrière l'appareil photo. C'est à lui que s'adressait ce sourire plein d'amour... Souvenirs d'un bonheur perdu...

- Ma mère s'appelle Agnès Muniz, mais son nom de jeune fille est Poésy. Elle est française. J'ai également noté sur ce papier son numéro de portable et celui de sa carte bancaire...

Vestige de mes actes délinquants au Mexique. Ma mère aussi en avait fait les frais. Comme je le regrettai à présent !

Véronica ne s'était pas laissé démonté par mon ton sec et cassant. Elle était très professionnelle et sembla apprécier mon anticipation sur certains points.

Je pris la photo de la mère de Sélène et l'observa quelques instants, elle était très jolie et ressemblait à sa fille. Pour une fois j'allais pouvoir commencer mes recherches assez vite puisque Sélène avait pensé à tout. Je pris toutes les informations et les glissa dons mon dossier.

-Très bien. Si elle a son portable, ou si sa carte de crédit est utilisée on ne devrait pas avoir trop de mal à la retrouver, mais je ne préfère rien te promettre pour le moment. Si jamais tu te souviens de quelque chose ou si tu veux me parler n'hésites pas à m'appeller.

En même temps je lui tendis une des cartes de mon père avec le numero de l'agence. J'avais quand même griffoné mon numero de portable au dos, Sélène avait l'air très inquiète.

Un peu stressée, je demandais :

- Ca met combien de temps en général pour retrouver quelqu'un ? Ou avoir une piste, quelque chose de concret?

Véronica fit une moue que je trouvai de mauvais signe. Elle me répondit que cela dépendait des personnes et des situations, et qu'elle ne voulait rien me promettre pour ne pas me donner de faux espoir...

"Evidemment, comme tous les professionnels!"

Un peu désorientée, je demandai :- C'est tout ? Je ne peux rien faire de plus qu'attendre ton appel maintenant ?

Le ton maussade je lui répondis

-rien de plus pour le moment...

Le problème des personnes disparues étaient toujours plus dur à gérer avec les clients, car l'inquiétude leur faisait souvent penser à des situations extrêmes, ils n'ont pas la patience d'attendre comme pour une simple histoire de vol ou d'adultère.

-Je ferais de mon mieux!

Je sentais bien que l'entretien était terminé, mais j'avais du mal à me lever. Une fois que j'aurais passé la porte de l'agence, ça serait terminé, je ne pourrais plus revenir en arrière. Je fit distraitement :

- Merci d'avance.

Véronica eut un bref sourire.

"Bien sûr, c'est son métier, il n'y a rien de gratuit ni d'aimable là-dedans. Le merci était en trop". J'ajoutais donc plus franchement en me levant :

- Fais tout ce que tu peux pour retrouver ma mère, je suis prête à mettre le prix !

Puis Véronica me raccompagna vers la sortie.