Une promesse c'est une promesse (PV Laura)

Une belle journée s'annonçait et je n'avais vraiment pas envie de la gaspiller en allant en cours. J'avais jeté un coup d'oeil à mon horaire et rien de très important ne se profilait aujourd'hui. Mes cours importants et préférés avaient lieu un autre jour, alors autant en profiter. A Neptune, l'automne ressemble à notre été moscovite. Il fait doux, une légère brise mais on ne se les gèle pas.
J'eus alors une idée et une envie: voir Laura et faire un tour en moto! Cela faisait des semaines qu'elle me l'avait proposé et je n'avais pas encore pris le temps de l'appeler pour le faire. Une journée parfaite se présentait enfin à moi pour le faire. Assise sur mon lit, je pris mon téléphone portable et écrivis ces mots à Laura:

Une petite ballade en moto aujourd'hui, ça te dit? Dis oui, dis oui ^^!

J'espérais que Laura répondrait par l'affirmative et que nous allions passé une bonne journée. D'ailleurs, excitée de sortir faire un tour, j'étais déjà en train de choisir la tenue parfaite pour un tour en moto. Et puis si Laura ne venait pas, je pourrais toujours aller faire un tour en ville...

Devant mon dressing, je choisis une tenue qui me paraissait appropriée: un slim noir, un t shirt coloré avec un petit blouson en cuir. Je m'habillé et rigola en me voyant dans le miroir. A part le t shirt, je ressemblais un peu à une motarde... C'était étrange et loin de mon look habituel.

* Allez Laura, viens! Sinon tu vas manquer ma tenue de compétition*

Observant ma liste de courses, je savais que j'avais oublié d'y noter des choses et je ne voulais pas passer ma journée au supermarché, déjà que je n'aimais pas cette corvée.
Je pris mon mal en patience et continua de parcourir les rayons à la recherche des aliments manquant. Quinze minutes plus tard, je décidai qu'il était l'heure de rentrer. Une fois les courses installé dans le coffre de ma mustang, je pris le volant et démarra la voiture.

Le téléphone dans ma poche se mit à vibrer. Un message de Priska, qui me proposait une journée de ballade en moto.

* cool *

ça me changerais les idée et c'était une bonne raison pour reconduire ma moto réparé et à présent toute neuve.
Je me dépêcha de rentrer chez moi, rangea les courses et envoya en vitesse un message à la jeune russe.

- ok, ça va être cool. Tu peux passer chez moi, une moto t'attend.

Je monta à l'étage et me changea. Les jupes c'était jolie, mais pas pratique pour conduire une moto. Je me contenta d'un jeans bleu foncé.
Quelques minutes plus tard, la sonnette de la porte retentit.

Quand j'avais reçu la réponse de Laura, je fus ravie: elle acceptait. Cependant, j'appréhendais tout de même un peu. Une moto m'attendait? Je n'allais tout de même pas conduire?! Et puis même si ce n'était pas moi qui conduirait, j'étais effrayée à l'idée de rouler le vent dans les cheveux aussi vite qu'une voiture...

J'arriva donc chez Laura, toute excitée. Je sonna et attendis qu'elle vint m'ouvrir. Elle ouvrit la porte, un sourire aux lèvres, se doutant que c'était moi. Je lui souris amicalement et lui fis la bise. Puis en espérant dissiper tout malentendu, je lui dis:

- Rassure-moi... C'est toi qui va conduire, c'est juste??

Je rigola et expliqua:

- Dans ton message tu dis qu'une moto m'attends alors j'espère que c'est la tienne !!

Mes craintes se confirmèrent, cette moto était bien pour moi. Je ne voulais pas décevoir Laura et fis mine de n'avoir pas peur... Mais je sentais bien qu'au fond de moi je n'étais pas très sure. J'avais conduit un scooter à Rome, mais ces engins sont beaucoup plus lourds qu'un scooter. Au lieu de me tracasser, je me dis que si Laura savait le faire (elle était assez fine), je devrais pouvoir au moins y arriver. Laura me servit un verre de thé glacé, du quel je bus une gorgée:

- Merci... Votre automne est tellement agréable: un vrai été moscovite!

Je regarda autour de moi. La maison de Laura était très jolie, charmante et chaleureuse. J'étais un peu bête avec mes préjugés, mais je n'aurais jamais imaginé cela comme ça! Je demanda alors à Laura, que je n'avais pas vu depuis un bout de temps:

- Et avec Felix, ça va bien??

Je n'ai jamais supporté l'infidélité.

Felix était donc infidèle... Je comprenais désormais Laura quand à sa décision de plus sortir avec lui. Mais je ne comprenais pas comment elle faisait pour surmonter cela. Elle parlait de lui comme étant son fiancé, et là, elle n'avait pas changé depuis que je l'avais vue. Non, vraiment... Si j'avais été à sa place, je serais restée des jours enfermée dans ma chambre, à manger des cookies et à pleurer. Je regarda Laura, le regard un peu triste et lui dis:

- Je suis désolée de ne pas avoir été avec toi dans ces moments. Tu as du...

Je me rendais compte que je remuais probablement le couteau dans la plaie et ce n'était pas mon but. Je voulais simplement être là pour elle... C'est pour cette raison que je décida de changer de sujet:

- Enfin... Ce que je veux dire c'est que je suis là! Et que je n'attends plus que de monter sur cette moto. Enfin même si ça m'effraie aussi un peu!

Laura et moi rigolions dans sa cuisine... J'étais contente de passer cette journée avec elle.

Je n'étais pas la seule à me réjouir de cette petite virée. Laura aussi était contente! Elle me demanda de la suivre et me montra alors deux grosses motos parquées dans son garage. J'avala ma salive et pensa... Un gros engin comme ça, pour moi toute seule? Imaginez la situation, je fais dans les cinquante kilos, je suis menue et à côté de moi il y a cette moto qui m'a l'air énorme et lourde.
Je m'avance et caresse le guidon chromé. Ce sont vraiment de belles motos, Laura a du goût et je commence à comprendre ce qui l'attire dans ces machines.

- En tout cas, elles sont splendides!

Laura lève la porte du garage et me tend un casque. Je l'enfile avec précaution en prenant soin de fermer la jugulaire. Je me tourne alors vers Laura et lui dis:

- Tu vas partir devant je crois! Je te suivrai, d'accord?

Laura m'apprenait les bases avec patience et nous roulions plutôt lentement. D'ailleurs, les passants nous regardaient asser étrangement. Ils ne devaient pas avoir l'habitude de voir des motos rouler si lentement. Je sentais que Laura avait envie de mettre les gaz et elle me le prouva en accélerant avec cette phrase:

- ou tu n'as qu'a essayer de me rattraper .

Me sentant plus à l'aise qu'au départ, je mets moi aussi les gaz. Je sens bien que je ne maîtrise pas tout et que je peux d'une minute à l'autre déraper, mais le vent et la sensation d'adrénaline qui montent en moi me font rapidement oublié que je suis novice. C'est le même problème que lorsque l'on conduit une voiture, on se croit trop vite en confiance. Laura, elle, a de l'expérience. Elle se glisse partout avec une facilité déconcertante. Dès que je suis à sa hauteur, il lui suffit d'un coup d'accélérateur pour me semer... Et ensuite, j'ai l'impression qu'elle ralentit, comme pour m'attendre. C'est sympa et je rigole bien.

Nous nous arrêtons côte à côte à un feu rouge. Devant nous une ligne droite, dans un quartier désert. Pas d'enfants, personne et surtout pas de voiture. Il n'y a aucun obstacle et c'est ce qui me pousse à défier Laura:

- La première au fond de la rue, ok?

En effet, je ne risque rien et puis Laura est imbattable sur des distances trop longues ayant trop de courbes. Alors autant la défier sur un terrain qui correspond plus à mes capacités (inexistantes).

Alors que je croyais faire un bon départ, Laura me rattrapa. Je savais éperdumment qu'une fois dépassée, je ne la rattraperai jamais et pourtant alors qu'elle était déjà plusieurs mètre devant moi, j'accéléra de plus belle. J'eus un peu peur, mais très vite la sensation de plaisir m'envahit. J'allais de plus en plus vite, et me rapprochait de Laura. Sous me casque, je rigolais et profitais à fond de l'instant présent.

Laura se retournait sans cesse pour évaluer la distance qui sous séparait. Les gens autour de nous nous regardait, les voiture frenaient et j'avais l'impression que rien ne pouvaient nous arrêter. A la fin du long bout droit, il y avait un virage serré. Je ralentis assez pour pouvoir négocier le virage... Laura, elle, ne semblait pas ralentir. Je savais que je perdrai beaucoup de mètre en freinant mais je préférais être prudente, je ne maîtrisais pas encore la moto...

* Dommage Priska... Laura t'as montré une belle leçon de conduite! *

Tout se déroulait et Laura, après avoir gagné une première course, m'en proposa une autre. Sans réfléchir, j'accepta à nouveau. Elle fut cette fois moins clémente à mon en contre et fonça à peine j'avais démarré. Je la regardais rouler, n'espérant plus la rattraper...

Soudain, provenant de la droite une voiture s'engagea sur la route. Je cria, dans un reflexe soudain:

- Laura!

J'aurais aimé qu'elle freine, qu'elle remarque que l'autobile allait la percuter mais à peine avais-je fini de crier, que déjà la voiture entrait en contact avec elle. L'horreur se produit alors devant mes yeux. A une vitesse et une force incroyable, Laura fut projetée à terre. Son casque se décrocha de sa tête, la laissant sans défense face au bitume que son corps venait de percuter violemment. Elle était entendue devant moi, immobile. A l'arrêt, je descendis de la moto et coura vers elle. Je sentais, prise de panique, des larmes couler sur mon visages. Je m'accroupis à ses côtés et tourna son visage vers moi. Elle était pleine de sang, mais elle respirait. L'homme qui conduisait la voiture était déjà en train d'appeler les secours et je restais aux côtés de Laura pour m'occuper d'elle comme je le pouvais. Je sentais que d'une minute à l'autre, elle perdrait connaissance. Je lui parlais, disais tout ce qui me passait par la tête:

- Laura, ça va aller. On a appelé les secours, tout ira bien. Je suis là...

Je suis là certes... Mais est-ce que Laura n'aimerait-elle pas savoir que les personnes les plus proches d'elles soient là elle aussi? Peut-être cela l'aiderait-elle à lutter. Je songea à Sélène que j'appela immédiatemment, tout en tenant la main de Laura de toute mes forces.

- Allô, Sélène?

D'une voix paniquée, je demanda à Sélène de venir immédiatemment dans la rue où nous étions. Elle n'habitait pas loin de chez Laura et ne tarderait pas à venir. De mon côté, j'essayais toujours de rester le plus proche possible de Laura dont les yeux ne cessaient de se fermer et de s'ouvrir.

- Tout ira bien, tu verras... Ne ferme pas les yeux Laura. Les secours vont arrivés.

Mon père habituait au calme de la foret écossaise eu bien du mal à dormir ce soir là. Je l'entendais descendre les escaliers pour se diriger dans la cuisine plusieurs fois. Moi non plus je ne pouvais fermer l'œil. Ce quartiers était, du moins que l'on puisse dire, agité.

Cela faisait à peine quelques jours que nous avions emménagé dans cette ville qu'étais Neptune. Mon père me l'avait annoncé un soir ou je rentrais de l'école. J'avais alors refusé et m'étais enfermé pendant des heures dans ma chambre à pleurer. Je n'avais pas envie de partir de là bas. J'avais mes amis, mes habitudes, l'air frais eT surtout..... je savais que si je déménageais tout ça serait différents, même la sympathie entre mon père et moi risquait de changer. Il avait pour excuse : un job mieux payé, et une maison plus grande mais je savais qu'aller vivre à des milliers de kilomètres l'aiderais à oublier la mort prématuré de ma mère. Il ruminé sans cesse que si elle n'avait pas prit le volant, ce jour là, pour venir me chercher à la danse, jamais elle n'aurait eu cette accident. Un moyens de se trouver une excuse et de donner la faute à quelqu'un d'autre.

Assise sur mon lit, j'observais la rue en face, ou une bande de gamin s'amusaient à effrayé les chats de gouttières avec des cailloux. Il semblait que le plus petit et le plus fourbe dominait les autres et leurs disait ce qu'ils devaient faire. J'ouvris la fenêtre et me glissa à l'extérieur, utilisa la gouttière pour descendre jusqu'en bas et me dirigea vers le groupe de jeunes garçons. Depuis le décès de ma mère, je n'avais plus repris de cours de danse, j'avais même abandonné l'idée de faire ce que toute fille ferait. Avoir des amis, écrire un journal intime ou passer son temps à se maquiller devant un miroir deux fois plus grand que moi. De toute façon à sept ans, je ne savais pas encore ce que je voulais vraiment et la seule chose qui m'intéressais était de m'amuser comme un garçon.

Quand la petite bande me vit arriver, certains se mirent à parler entre eux. Puis très vite je me mêla à eux et les accompagna à vagabonder dans les ruelles de la ville pour chasser les chats de gouttières. J'avais eu droit à une bonne leçon quand je rentra chez moi. Ce qui ne m'empêcha pas de ressortir les nuits suivante.

Les années passèrent et certains de mes amis avaient déménager, un méchant policier était rentré chez eux et avait expédié toute leurs famille au Mexique, sous prétexte que leurs papiers n'étaient plus en règle. Le grand frère Toombs, comme je l'aimais à l'appelé m'emmener souvent sur sa moto. J'avais une peur bleu de tomber mais il était le meilleur pilote du quartier et le plus gentil à mes yeux. Son petit frère, Félix, passait son temps à se battre, il venait souvent dans ma chambre quand son frère ne voulait pas le voir trainer dans ses jambes. Il grimpait sur la gouttière et passait la nuit à me parler de son rêve d'enfant, qui consistait à devenir le plus grand vendeur de voiture du pays. Quand le grand frère fut assassiné, il passa une semaine cachait dans ma penderie, sans pleurer et sans parler. Je m'asseyais souvent près de lui pour essayer de lui remonter le moral, pour lui donner à manger ou encore pour le convaincre de sortir de sa torpeur. Il finit par y sortir et promit qu'un jour il vengerait son frère. Une promesse qu'il avait vite oublié. En ayant assez de me voir craindre de tomber chaque fois que je montais sur une moto, il m'appris à en conduire une. Une petite pour commencer, j'avais onze ans et monter sur une grosse Suzuki ne m'aurais pas aidé. Quelques semaines plus tard, je réussie enfin à me tenir seule sur un de ses engins et de me propulser à des centaines de K/H.