Visite de Meryl - Nouvelles

- Eh bien oui.

Je me leva et lui tendis un des trois cafés.

- Apparemment, j'ai bien d'en emmener pour Veronica et toi. Mais ... elle n'est pas là ?

Elle fit un signe négatif de la tête. Elle était sûrement en train de filer quelqu'un comme elle davait si bien le faire ...

- Bon. Eh bien, je suppose que t'es au courant de "l'affaire Grimm" qui doit faire partie de vos nombreux dossiers. Figures-toi que j'ai des nouvelles ...

Je préférais faire durer le suspense en avalant plusieurs gorgées de mon café.

- Adepte de la caféine, alors qu'il faisait froid, j'étais aller dans un bar pour me prendre un café bien serré. Comme par hasard, je vis un petit chien ridiculement petit qui me disait quelque chose. J'eus l'idée de l'appeller par un prénom, Champagne, pour voir si il réagissait. Sa réaction ne se fit pas attendre, il aboya et s'énerva dans tous les sens. Le barman avait l'air étonné et me demanda si je connaissais le propriétaire. Je lui demanda comment elle était. Il me donna une parfaite description d'un jeune femme, blonde, habillée de vêtements de marques. Bibi, alors, a immédiatement pensé à la disparue Candice. Pour confirmer mes soupçons, je demanda au barman si elle avait quelque chose de particulier au poignet. Il répondit "oui" car il avait l'oeil pour les objets de valeur. Il s'agissait d'un bracelet D&C. Il avait beau n'être pas au courant des marques, mais celle-là, il la connaissait bien puisque sa femme en avait un ... Enfin bref, je t'évite les détails sur le couple ! Sans hésiter, il me déclara qu'il l'avait aperçu quand elle tenait son verre ... Enfin bref ...

Je souffla un bon coup, laissant digérer les infos à Sélène et j'en profita pour boire encore un peu de café.

- Je lui ai demandé pourquoi elle a laissé son chien ici. Il a dit qu'il n'en savait rien et qu'elle n'avait pas l'air ravie de le laisser là. Elle est partie vers le bout de la rue. Le barman, ne voulant pas garder son maudit chien, essaya de voir où elle se dirigeait, il ne put que voir qu'elle allait au nord de la ville.

Je continuais à faire les cent pas dans tout l'espace qui m'était offert.

Je la remercia quand elle me proposa de m'asseoir.

- Eh bien, tout simplement parce que Veronica a eu la curiosité de regarder un bracelet que Candice m'avait offert et elle y a trouvé un micro. Elle m'a parlé d'un certain Vinni Van Lowe. Pour le moment, vaut mieux que ca soit elle qui t'en parle. En attendant, notes bien ce que je t'ai dit. J'en ai fait à présent une affaire personnelle et je ne tolère pas qu'on touche à ma vie privée et je veux la retrouver, absolument !

J'étais déterminée et mes yeux révélaient une certaine motivation. Je bus d'une traite la dernière gorgée de café qu'il me restait.

Meryl semblait être une pile électrique, son café entre les mains, et les yeux brillants à la fois d'excitation et de rage. L'histoire du bracelet de Candice me rappela ce que Veronica m'avait raconté un jour : Elle et Meryl étaient allées cacher des micros dans l'agence de Vinni... Je fis rapidement le lien. C'était donc pour ça. Vinni serait de mèche avec Candice !

Je souris à Meryl :

- Rassure toi, j'ai bien noté ce que tu m'as dit. Maintenant, j'aimerais revenir sur ce bar, et sur le barman. Puisque apparemment il a vu Candice, je pense judicieux de l'interroger. Que sais-tu de cet homme ? Comment est-il ? Où se trouve le bar où tu l'as rencontré ?

- Ce barman est imposant. Quand je dis il est imposant, je parle de son embonpoint ainsi que de sa taille. Je dirais qu'il doit faire entre 1m90 et 2m et qu'il doit peser beaucoup plus que la centaine de kilos ... Enfin bref ... Ses yeux de lubrique me font penser à un alcoolique invétéré. Je ne pense pas qu'il vienne de Neptune mais d'un pays étranger car il est assez racé. Il a les cheveux noirs, enfin ce qu'il en reste étant donné qu'une calvitie est présente chez lui. Il porte une moustache noir. Je ne pense pas qu'il ne connaisse que D&C en marque car il est beaucoup trop observateur en vue des objets de valeur pour être un parfait innocent. Je dirais qu'il a des tendances de voleur car il n'a pas manqué de regarder mon sac d'une façon peu discrète, à mon humble avis. Par contre, je ne pense pas que ça soit un menteur. Je pense qu'il se tient à carreaux car il paraissait respectable., mais peut-être que je me trompe. Son bar se trouve au 24th Corporal's Road qui se trouve dans le quartier modeste mais près du quartier des motards.

J'étais, à présent, essouflée après ce débit de paroles beaucoup trop important pour moi. Je n'en pouvais plus.

- Je crois que j'ai tout dit.

Au fur et à mesure que Meryl parlait, je notai quelques points. La description qu'elle me fit du barman était tellement précise que je soupçonnai la jeune fille de détailler chaque personne qu'elle voyait. Que pensait-elle de moi à ce moment précis ?

Ma question n'attendant pas de réponse, je me concentrai à nouveau sur son flot de parole.

"24th Corporal's Road (quartier modeste direction quartier PCH). Barman grand (1m90-2m, 100kg), typé, brun, moustache."

- Quand tu dis racé, tu penses à quel pays ? En tout cas tu as un sens de l'observation remarquable !

Puis je repensai à Champagne :

- A ton avis qu'a-t-il fait du chien de Candice ? Ca serait intéressant qu'on le retrouve !

- Je pense qu'il vient d'un pays méditerranéen. Italien peut-être, espagnol, je ne sais pas vraiment.

Je baissa mon regard pour qu'elle ne noit pas la lueur de fierté dans mes yeux. J'étais, effectivement, très fière en ce qui concernait mon observation que j'ai aiguisé avec le temps. J'ai appris à observer ce qui m'intéressait. Je préféra ne pas faire attention à ce compliment mais n'en pensait pas moins.
Mais, quand elle me parla cu chien de Candice, ma fierté disparut immédiatement. J'aurai dû l'emmener ! Quelle idiote de le laisser là-bas ! N'assumant pas mon erreur, je déclara :

- Je préférai le laisser sur les lieux où je l'ai trouvé, je ne sais pas pourquoi ! Mais, maintenant, je commence à le regretter.

*Nulle pour trouver des excuses !*

- Il vaut mieux y aller sans perdre un instant avant qu'il fasse quoi que ce soit à cette bête !

Je me racla la gorge, gênée. Alors, après avoir écrit le mot, Sélène me regarda, perplexe.

- Il se trouve qu'on m'a enlevé le permis pour la deuxième fois ... Excès de vitesse ... Désolée ... On fait comment ? On y va à pieds sinon, c'est pâs trop loin si on prend quelques raccourcis ... Ou sinon, on y va à moto, tant pis pour le casque !

Sur ce, je repris mon sac en bandoulière et jeta le café que je voulais donner Veronica parce qu'il était froid et que l'odeur de café froid m'écoeurait !

- Alors ? On fait quoi ?

Je répondis sans hésiter parce que mon planning était assez chargé comme ça et que j'adorais la moto :

- On prend ma moto, tu n'auras qu'à te cramponner !

J'avais lancé ces derniers mots avec un grand sourire taquin. Puis j'attrapais mes affaires, ouvrit la porte de M.I, laissai passer Meryl et referma derrière moi.

Je mis ma moto en route, Meryl monta derrière moi, et je m'élançai comme j'en avais l'habitude, sur la route, avec une pointe d'accélération grisante. Je sentis Meryl se cramponner et ralentit un peu la cadence. Le bar fut rapidement en vue. Je me garai devant l'entrée dans un bruit de tonnerre, descendit de la moto, la calai et enlevai mon casque.

- Alors Meryl, quelle sensations tu as ressentit ??

Je descendis de la moto, à mon tour. Je n'étais jamais monté sur cet engin mais c'était à refaire.

- C'était génial mais effrayant ! Je sais toujours pas comment vous faîtes pour tenir ses engins lors des virages ... Mais, waow, ce vent dans les cheveux, c'est plus agréable que la climatisation et j'ai ressenti quelque chose d'indéfinissable ! Mais je serai un danger public si je devais conduire une moto, ou même un scooter ...

*Dommage.*

Je fis un air hautain et dis :

- Mais ce n'est pas digne de quelqu'un de mon rang mpf

Je souris ensuite, repenant mon air naturel.

- Non, c'est pas vrai ! Et ça change des décapotables de quelques nunuches de mon ancien quartier, celui des 3/9.

Je roula des yeux pour sous-entendre ce que j'en pensais même si "nunuches" suiffisait à lui-même.

On entra alors dans le bar et je ne vis pas le barman de la dernière fois. Je me dirigea vers un autre alors, qui m'était inconnu. Il devait à peu près avoir notre âge donc je passa directement au tutoiement.

- Salut ! Tu peux me dire où est le barman qui était grand, costaud, moustache noir ...
- Il est partit. Il a terminé son service.
- Euh ... Est-ce que tu te souviens d'un chien ridiculement petit, blanc, type chihuahua ?
- Ouai ! Il m'emmerdait bien d'ailleurs ! Je l'ai mis dans la cave ! Impatient de m'en débarasser ! Pourquoi vous voulez le savoir ?
- Parce qu'on est chargé de le chercher de la part d'une copine !
- Pas gratuit.

*J'ai l'impression qu'il parle de la manière d'un télégraphe !*

- Ecoute chéri ! Si tu m'emmerdes de trop, je suis pas très costaud mais je connais le point sensible des gars ! Alors ? T'es sûr de toi ?
- Euh ... Ok ! C'est bon !

Il descendit et revint ... sans chien.

- Tu te moques de moi ?
- Mais, il est plus là !

*M**de !*

- Appelles l'autre barman. Peut-être qu'il l'a emmené à quelque part !
- Il déteste les chiens !
- Raison de plus !

Il se dirigea vers le téléphone et attendit quelques minutes avant de dire :

- Allô ? ... Ouai, c'est moi ! ... Tout se passe bien mais je voulais savoir où est le chien ... oui, c'est ça ... où ? ... ah ok ! A Neptune ? ... ok ! Merci !

Et il raccrocha pour finalement me regarder et dire :

- Désolée mais le chien est à la fourrière de Neptune depuis ce matin !

*Mince ...*

La visite au barman avait très mal commencé, puisqu'il n'était pas là. Son collègue, bien que plus coopératif, semblait peut sociable. Quand il revint sans le chien, ma première pensée fut un vol de la part du barman que Meryl avait rencontré. Elle l'avait décrit d'une manière qui me le rendait antipathique et vicieux.

Pourtant, le jeune, après renseignement, nous affirma que le chien était à la fourrière.

Je n'avais rien dit durant cet entretien, mais pendant que Meryl sortait du bar, je me penchai au dessus du comptoire en prenant un air un peu nunuche (celles que Meryl affectionnait tant !) :

- Hey... Ma copine a craqué sur ton collègue. Le chien, ce n'est qu'un prétexte... Tu sais où il habite ?
- Ouai...

Il ne semblait pas dispoé à me donner son adresse. J'insistai en accentuant le côté niais de mon personnage :

- Allez, dis moi où elle peut le trouver.... Je suis sûr que tu le regrettera pas !

En prononçant ces derniers mots j'allai même jusqu'à lui faire un clin d'oeil. Il me regarda bizarrement, mais sûrement pour se débarrasser de moi, il répondit un peu sèchement :

- River Street... Ne lui dis pas que je t'ai donné l'adresse !
- Merci !!!!

Je lui fis encore un grand sourire stupide et rejoignit Meryl dehors. Je n'avais qu'un nom de rue, mais c'était une piste. Au cas où le chien ne se trouvait pas à la fourrière, je saurai où chercher !

- Pardon pour le retard, dis-je à Meryl en remettant mon casque.

Et sans d'autres explications, je l'invitai à monter derrière moi, avant de prendre la direction de la fourrière.

Je l'attendis dehors et la vis discuter avec le collègue du barman. Elle avait pris un air niais (lueur disparaissant de son regard peu à peu) ce qui me surpris. C'était fort probable qu'elle jouait un rôle à ce moment-là mais ne voulais pas en savoir plus. Je pensais juste qu'elle était bonne comédienne surtout contôler son regard de cette manière-là !
Elle me rejoignis enfin, sans mot dire, sauf pour m'inviter à monter sur la moto, ce que je fis.

Avant d'arriver à la fourrière de Neptune, je lui demanda, ronger par la curiosité :

- Que lui as-tu dit avant de partir ?
- De quoi parles-tu ?

Je comprenais alors qu'elle ne voulait en dire plus ... Tannt pis ! La curiosité devait me ronger jusqu'au bout !

Nous arrivâmes, au bout d'une dizaine de minutes, devant la fourrière. Je descendis de la moto et invita Sélène à rentrer avant moi car je ne connaissais pas l'endroit. Je supposais qu'elle en savait un peu plus puiqu'elle n'avait eu aucun soucis à la trouver.

Une fois arrêtée devant la fourrière, Meryl m'attendis pour entrer. Elle semblait hésiter.

- Tout va bien ?

Elle hocha la tête. Je la précédai donc dans ce bâtiment austère. Je n'y avais jamais mis les pieds, mais j'étais passée plusieurs fois devant, dans le cadre d'une enquête ou non. Veronica m'avait parlé d'une enquête qu'elle y avait mené pour une camarade de lycée un jour. Et visiblement les employés de l'époque n'étaient pas coopératifs.

L'entrée était déserte. Les murs étaient nus et froid. L'ensemble dégageait une impression d'oppression et de malaise. Une voix résonna à l'autre bout du couloir :

- Je peux vous aider ?

Je m'approchai de la personne qui se tenait là, sans bouger, en nous fixant :

- Oui, nous recherchons un chien...

Je me tournai vers Meryl pour qu'elle décrive Champagne, que je n'avais jamais vu !

J'avais pris un air "fausse blonde" comme certains disaient, au cas où ... Je poursuivis sa phrase, comprenant qu'elle ne puisse pas le décrire :

- Il s'appelle Champagne ! D'ailleurs dès que maman l'appelle, il répond toujours ! Normalement, c'est quelqu'un du bar qui se trouve à la Caporal Road qui la ramené parce que j'ai du le laisser là-bas en urgence ...
- Et si vous me disiez plutôt à quoi il ressemble ...
- J'allai y venir ... C'est un petit chihuahua adorable, blanc. Il a un joli colier rouge avec quelques strass ! Appellez-le, ça suffira !
- Je vois lequel ...

Pendant toute la durée de notre dialogue, il restait impassible, froid comme du marbre. Il nous invita à le suivre dans l'arrière boutique où des cages s'entassaient les unes sur les autres. La salle était lugubre et les chiens aboyaient ou se mirfondaient avec des yeux humides. Les chats miaulaient sans arrêt. Parmi ce tintamarre, je tenta de ma faire entendre par le chien que nous cherchions en disant "Chammmmmmppppaaagggnnnne". Sur le moment, aucune réponse. Alors, je répéta une seconde fois et toujours rien. Je fis la moue, montrant ma "déception". Il nous présenta quelques chiens blancs, de petite taille, qui ne correspondaient pasau chien de Candice.

- Il n'y est pas ... dis-je, déçue.

On sortit de la boutique et je lança des jurons discrets qui fusaient par millier.

Champagne n'était pas là. Je n'étais pas suprise, à vrai dire je m'y attendais !

Avant de sortir, je fusillai l'employé du mois :

- Merci beaucoup de votre amabilité, nous reviendrons avec GRAAAAND plaisir !

Meryl attendait près de ma moto. Elle semblait abattue. Il était temps de sortir ma botte secrète. Je la rejoignis avec un grand sourire :

- Il est temps de passer au plan B !!

Comme elle semblait ne pas suivre, je lui expliquai :

- Je pense que Champagne se trouve chez le barman que tu avais rencontré la première fois... Et j'ai une petite idée de l'endroit où le trouver !!

[abattue ? énervée oui ! ^^]

Alors que je ne suivais pas grand chose à ce qu'elle me disait, le brouillard se dissipa peu à peu de mon esprit, suite à sa dernière parole.

- Aaaah ! Voilà ce qu tu avais dit au barman alors ! Je m'en doutais que t'avais dit quelque chose de particulier parce que tu faisais ton air pimbêche.

Je me passa de tout autre commentaire mais je n'en pensais pas moins. Elle avait du talent et je l'enviais pour cette raison. A dire vrai, j'aurai tellement aimé pouvoir enquêter ... C'était un rêve mais à quoi bon rêver ? Je devais absolumment intégrer le FBI, c'était ma dernière chance. Pour le moment, je devais être encore meilleur même si ma moyenne était déjà assez élevée. J'étais déterminée. Je résoudrais des enquêtes comme Veronica ou Sélène.

On monta sur la moto et Sélène démarra alors, direction la maison du barman. Elle profita du trajet pour m'informer où nous allions, River Street, information bien vague mais suffisante à mon avis. Une fois arrivée, nous observions la rue où les maisons fleurissaient l'une à côté de l'autre.

- Si tu veux mon avis, nous devrions regarder surtout les maisons qui paraissent les plus modestes, avec sur la boite aux lettres, un nom d'origine méiterranéenne. Non ?

L'idée de Meryl rejoignait la mienne. Je proposai :

- On fais chacune un trottoir. La rue n'a pas l'air bien longue, on arrivera rapidement au bout !

Sans laisser à Meryl le temps de répondre, je traversai et commençai à inspecter le nom des boîtes à lettre :

Fine - Smith - Holaway - Joyce - Fiorenzi...

"Fiorenzi", sans doute un Italient ! Je regardai la maison, pauvre et délabrée, affublée du numéro 10. Ca pouvait très bien être celle-là. Je continuai jusqu'au bout de la rue malgré tout, mais aucuns noms ne correspondaient à une consonnance étrangère, mis à part O'Donel qui provenait plus tôt d'un pays du nord de l'Europe, à l'opposé de la description, faite par Meryl, des origines du barman. Je rejoignis Meryl de son côté de rue :

- Tu as trouvé quelque chose ?

Je ne répondis pas immédiatement. J'étais absorbée par els noms qui défliaient sous mes yeux. J'avais déjà crois des "Smith" à n'en plus finir, des "Johnson" ainsi que des noms d'origine irlandaise avec "O'Conell" ou "O'Brian". Alors que la déception se fit renssentir en mon moi le plus profond, je m'arrêta brutalement en m'approchant d'une boite aux lettres. Je lança un "Ah !" qui attira Sélène vers moi. Je lui montra du doigt un nom espagnol : Velasquez.

- Aucun doute possible ! C'est un espagnol !

*D'ailleurs, il a le même nom qu'un peintre espagnol ...*

Je continua ma marche et un second "Ah !" sortit de ma bouche.

Agnello. Ce nom sonnait plus italien qu'espagnol, mais je préféra ne pas l'affirmer, n'en étant pas sûr.
Je montra à Sélène le nom inscrit de manière peu soignée, sur la boite aux lettres.

- Deux noms de mon côté. Et du tiens ?

Velasquez, Agnello et Fiorenzi : Ca réduisait nos recherches !

- Un Italien : Fiorenzi. Mais tu m'avais plutôt parlé d'un Espagnol, alors il se peut que Velasquez soit notre homme ! Essayons celui-là d'abord.

Meryl était d'accord. Pour l'aborder, je n'avais pas de plan d'action, si ce n'est la fameuse séance de séduction. J'en informai Meryl avant de sonner chez lui.

Au bout de longues et interminables minutes, qui auraient pu nous faire croire que cette maison aussi miteuse que la 10, était abandonnée, un homme ouvrit la porte et nous fixa de haut en bas. Je regardai Meryl et murmurai :

- Hum... Alors ?

Je regarda Sélène et nia discrètement. Cependant, cet homme avait un quelque chose de ressemblant au barman. D'un air interrogateur, la personne qui venait de nous ouvrir nous demanda :

- Quoi ? Que voulez-vous ?

Je décida de prendre la parole.

- Eh bien ... Figurez-vous que de loin, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre ... Vous ressemblez terriblement à un barman ... Je voulais lui demander quelque chose ... C'est pour ça que j'ai proposé à mon amie présente de m'accompagner à votre adresse ... Vous êtes de sa famille ?
- Un barman vous dîtes ?
- Oui, attendez que je me souvienne de l'adresse du bar ... 24th ... Caporal Avenue peut-être ...
- 24th Caporal Street vous voulez dire ?
- C'est ça !
- Que voulez-vous à mon frère ?
- Aaah, c'est votre frère !
- Que lui voulez-vous ?
- Je voulais juste savoir si il n'avait pas vu mon porte-feuille où il y a mon passport et j'en ai besoin pour aller revoir mes parents en Angleterre !
- Non.
- Non ? Bon. Pouvez-vous me dire où il habite où un quelconque endroit où le trouver puisqu'il n'est plus au bar ...
- Il est parti.

Il claqua la porte sans rajouter quoi que ce soit d'autre, ce qui nous laissa perplexe.

J'étais restée figée devant la porte qui venait de nous claquer au nez. Je me mordis la lèvre dans un tic nerveux. La situation se compliquait ! Je réfléchis une seconde :

- Tout n'es pas perdu. Nous avons maintenant son (ancienne) adresse et son nom de famille, donc nous allons pouvoir trouver d'autres éléments sur lui.

Je soupirai :

- Quand je pense qu'on fait tout ça pour un chien !!!

A cet instant je maudissais tous les chiens de la terre, et même Patrouille me paraissait suspect. Je regardais Meryl tout en remettant mon casque que je tenais à la main tout ce temps :

- Le mieux serait de retourner à M.I... Velasquez ne va pas s'en tirer comme ça !

Je rigola. Cette histoire me faisait rire. En fait autant pour un chien me paraissait incroyable. Je n'avais jamais eu l'occasion d'enquêter sur la disparition d'un chien ...

- Oui. Il vaut mieux. A ton avis, il est parti où ? Et pourquoi ?

Des idées émergaient dans mon esprit embué par de trop vives réflexions qui ne menaient à rien. Mes idées pouvaient, quelques fois, devenir saugrenues. Par conséquent, je décida de ma taire et d'écouter les propositions de Sélène. Elle avait plus d'imagination que moi et était peut-être plus censée que moi.